Ces frelons asiatiques qui sèment la panique dans le Sud-Ouest

Publié le 29 Octobre 2011

 

Le Point.fr 

Une femme serait décédée des suites d'une série de piqûres de cet insecte. Les apiculteurs le redoutent.

Ces frelons asiatiques qui sèment la panique dans le Sud-Ouest

Les frelons asiatiques bâtissent des nids énormes pouvant abriter de 1 500 à 2 000 individus. © J. Haxaire / MNH

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Depuis le 11 juin dernier, un insecte hante les nuits des habitants du Sud-Ouest. Une quinquagénaire, Marie-Claire Junca, aurait trouvé la mort à Saint-Laurent-Médoc à la suite de plusieurs piqûres de frelon asiatique. La mairie de la ville a confirmé l'information au Point.fr bien que le centre antipoison de Bordeaux, tenu au secret médical, reste sur la réserve. Selon le quotidien régional Sud-Ouestqui a le premier relayé l'affaire, la culpabilité de l'espèce importée Vespa velutina nigrithorax aurait été établie après que les cadavres de quatre spécimens eurent été découverts dans la chambre de la victime, attaquée durant son sommeil. Il faut dire que le frelon asiatique, ou frelon à pattes jaunes, peut facilement être distingué de son cousin européen Vespa crabo. "Plus petite que le frelon européen, l'espèce asiatique se différencie également par sa couleur", explique Quentin Rome, entomologiste au Muséum national d'histoire naturelle.

Vespa velutina nigrithorax, qui mesure environ trois centimètres, possède un thorax entièrement brun noir et des segments abdominaux bruns bordés d'une fine bande jaune, exception faite du quatrième presque entièrement jaune orangé. Sa tête est noire, sa face est jaune orangé et ses pattes sont brunes à l'extrémité jaune. Le frelon autochtone, lui, mesure près de quatre centimètres. Son corps est taché de roux, de noir et de jaune et son abdomen est jaune rayé de noir. Sa face, elle, est de couleur jaune. "Bien que les deux espèces soient très différentes, nous avons quand même près de 30 % d'erreur dans les signalements que nous recevons. Les gens ont un peu tendance à voir des frelons asiatiques partout", souligne le scientifique


L'intrus, dont la présence sur le territoire national fait l'objet d'une surveillance scientifique depuis 2004, aurait été introduit accidentellement au début des années 2000 via des poteries venues de Chine livrées à un horticulteur du Lot-et-Garonne. Depuis, il semble s'être durablement installé dans le quart sud-ouest de la France. En 2010, il a même été recensé dans pas moins de 39 départements français. Or, d'après les recherches conduites par les équipes du Muséum national d'histoire naturelle qui ont étudié les préférences climatiques de l'envahisseur, le frelon asiatique pourrait à terme envahir de nombreuses régions d'Europe.



Faut-il pour autant craindre le pire ? Pour les êtres humains, pas nécessairement. En effet, si la bestiole fait très peur, elle ne semble pas plus dangereuse pour l'homme que ses cousins et cousines hyménoptères. D'après un rapport du comité de coordination de toxivigilance publié en mars 2009, le frelon Vespa velutina n'est pas, contrairement à d'autres espèces asiatiques, associé à un nombre élevé d'accidents graves sur ses terres d'origine. De même, son venin ne paraît pas plus virulent. Les risques concernent - comme pour les autres hyménoptères - principalement les cas de piqûres multiples ou de piqûre unique mais localisée sur une muqueuse, ainsi que les patients allergiques. "Ces insectes ne sont agressifs que s'ils se sentent agressés ou si l'on s'approche de leur nid", affirme Quentin Rome. "Or le fait que le frelon asiatique nidifie généralement en haut des arbres contribue à limiter les risques de rencontre", ajoute l'entomologiste.

Les plus à plaindre sont finalement les apiculteurs qui se plaignent de voir leurs exploitations décimées par le frelon asiatique, particulièrement friand d'abeilles domestiques. "On les voit se placer près des ruches en vol stationnaire et saisir les butineuses de passage. Parfois même quand la ruche est trop affaiblie, les frelons entrent dans celle-ci et finissent par la détruire", raconte Frédéric Wielezynski, président du Syndicat des apiculteurs de la Gironde et d'Aquitaine. "Nous avons tiré le signal d'alarme, mais les pouvoirs publics ne font rien pour nous", lance-t-il. Or le problème ne fait que s'ajouter à la longue liste des difficultés d'une filière déjà confrontée au déclin des abeilles. En attendant, les professionnels s'organisent à coups d'installation de pièges et de délicate destruction de nids, qui peuvent contenir de 1 500 à 2 000 individus contre 500 seulement pour le frelon européen. Une opération à ne tenter soi-même sous aucun prétexte !

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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