La Chine hausse le ton contre la Corée du Nord... mais lui vend des armes

Publié le 20 Avril 2012

Claude Lely (Aujourd'hui la Chine).

Pékin a voté la condamnation du tir nord-coréen et de nouvelles sanctions au conseil de sécurité de l'ONU. Et pourtant, parmi l'arsenal militaire qui défile à Pyongyang, certains analystes voient du made in China

C'était le clou du défilé militaire qui a marqué les célébrations du 100eme anniversaire de Kim Il-sung à Pyongang : la parade des missiles longue-portée qui font la fierté du régime.

Les analystes internationaux ont regardé de près leurs écrans pour tenter d'y voirplus clair sur le très critiqué programme balistique nord-coréen. Leur attention s'est d'abord focalisée sur l'un de ces engins qui pourrait être la nouvelle génération de missile intercontinental du pays, théoriquement capable de transporter une arme nucléaire jusqu'en Alaska, à 6000 km.

Pile, des armes made in China

Mais c'est finalement le véhicule à 16 roues qui transportait le missile de vingt mètres de long qui a le plus étonné les experts. Ce "transporteur-érecteur-lanceur" (TEL) présente en effet de troublantes similarités avec les modèles conçus par laChina Aerospace Science and Industry Corporation, un fabricant d'engin militaire d'Etat qui fournit l'Armée Populaire de libération.

Pas de plan rapproché dans les images transmises par KCNA et pourtant Ted Parsons, de IHS Jane's Defense Weekly, note que les versions nord- coréennes et chinoises du véhicules partagent de nombreuses caractéristiques. "Le même design du pare-brise, la même configuration d'essui-glaces, les même portes, les même poignées, des zones grillés très similaires, les même éclairages du pare-choc avant, et le même design des marches de la cabine", explique-t-il. En clair, tout se qui est identifiable sur les images le conforte dans l'idée que les véhicules ont un même design... et probablement une même origine.

Pékin est une alliée affiché de Pyongyang dont elle a longtemps couvert les frasques sur la scène diplomatique, et pourtant, comme les autres pays du monde, la Chine n'a pas le droit de vendre de matériel militaire à son petit voisin rouge, sous le coup de lourdes sanctions internationales.

“Si elle est confirmée, la vente par la Chine de lanceurs mobiles à la Corée du Nord violerait la résolution 1874 du Conseil de Sécurité de l'ONU", explique James Hardy au Washington Times.

 

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Le TEL présenté à Pyongyang et le WS-51200 chinois
Chosun Ilbo

 

Face, le vote d'une condamnation à l'ONU

De quoi porter un coup à la crédibilité de Pékin qui tente depuis quelques années d'adopter un rôle de médiateur dans le dossier du programme nucléaire et balistique nord-coréen. Le gouvernement chinois s'est même décidé à hausser le ton, pour accorder sa voix à celle de l'ensemble de la communauté internationale.

Ce mardi, le conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution condamnant le lancement échoué de la fusée Unha-3 par la Corée du Nord, vendredi. Ce qui veut dire que la Chine a donné son accord à un "réaménagement" des sanctions, qui devraint alourdir l'arsenal juridique déployé pour raisonner le régime de Kim Jong-un.

Le conseil de sécurité "exige" que Pyongyang s'abstienne de tout nouveau tir et se plie à ses obligations internationales. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a assuré "qu'il y aurait d'autres conséquences s'ils poursuivent leurs actions provocatrices". "Nous sommes tous d'accord - y compris la Chine", a-t-elle souligné. En apparence, en tout cas.

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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