Les « nouveaux papas » chinois

Publié le 16 Juillet 2012

25/06/2012 | Chine Plus.

Un nouveau type de pères chinois - davantage impliqués dans l’éducation de leurs enfants - serait-il en train d’émerger ? C’est ce qu’affirme l’hebdomadaire Nandu Zhoukan.

Le reportage sur les « nouveaux nouveaux pères » 新新父亲 du Nandu Zhoukan commence par évoquer la figure traditionnelle du père chinois, « sévère » et « despote ».

« Dans le passé, l’autorité paternelle au sein des familles pouvait s’exprimer par {l’expression} ‘‘si le père veut la mort du fils, le fils ne peut que mourir’’父要子亡子不得不亡. », raconte un certain Sun Yunxiao, chercheur spécialiste de l’éducation en Chine.

La version moderne du père chinois tyrannique s’incarne en la personne de Xiao Baiyou qui a fait les gros titre de la presse chinois l’an dernier. Ce commerçant hongkongais, surnommé le « père loup », s'enorgueillit d’avoir éduqué ses enfants – dont trois sur quatre ont été admit à Beida, la meilleure université de Chine - au bâton, les rossant de façon « scientifique et artistique ».

Cette méthode dure semble avoir un nombre important d’adeptes en Chine, puisque 80 % des personnes répondant à une enquête sur la question ont répondu connaître « au moins un ‘‘père loup’’ » et 25 % « beaucoup », rapporte le site Shanghaiist.

Cependant, poursuit l’article, « ces trente dernières années, les pères chinois se sont dirigés vers un autre extrême ». Ceux-là, s’échinant à gagner de l’argent à l’extérieur du foyer sont en effet moins présents à domicile.

« Dans de nombreuses familles, les responsabilités domestiques ont été transférées à la mère, avance Huang Jingjing, l’auteur de l’article, ce qui a inversé la répartition des rôles entre pères et mères. On a vu apparaître les ‘‘gentils papas et les mères sévères’’‘慈父严母’».

Et aujourd’hui, une nouveau modèle de père « fait surface ». Le Nandu Zhoukan fait le portrait de Wen Zhigang, papa d’une fillette de 8 ans. L’homme raconte que lorsque sa fille était petite « il rentrait souvent tard le soir » et que même s’il jouait « parfois » avec elle, il le faisait « avec la tête ailleurs 人在心不在 », préoccupé qu’il était par son travail.

Lorsque pour des raisons économiques, sa famille s’est séparée de leur nourrice, il a dû passer plus de temps à s’occuper de sa fille. Wen Zhigang a commencé à s’interroger au sujet des relations père-enfant et à se documenter sur le sujet. Il a fondé récemment une structure qui vise à « appeler la société à reconnaître l’importance de la participation du père à l’éducation de l’enfant. » En six mois, raconte l’article, 500 familles ont fait appel a ses services.

D’après les observations de M. Wen, ces « nouveaux papas » ont entre 38 et 42 ans et « arrivés au milieu de leur vie, ils ressentent un besoin de changement. Ils commencent à penser que leur famille est importante et qu’ils devraient s’impliquer activement à élever leurs enfants. »

L’auteur et conférencier Dongzi fait le même constat : « Les pères sont de plus en plus présents à mes conférences. Il y a 15 ans, le ratio était de 1 {homme} pour 9 {femmes}, il est maintenant de 3 pour 7. »

Cependant, si cette tendance existe, elle semble encore marginale et les pères chinois restent encore largement absents dans l’éducation de leur enfant.

La journaliste cite une étude récente menée dans la région de Shanghai auprès d’élèves du primaire et du secondaire. Trois enfants sur dix affirmaient que leur père ne participait « dans l’ensemble » pas à leur éducation, et 5 ont déclaré que leur mère avait un rôle prépondérant et que leur père venait seulement « en support ».

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

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