Objectif no 1 : sortir des frontières

Publié le 10 Novembre 2009

Où l’on apprend que Pékin a lancé en 2007 une ambitieuse politique d’expansion agricole à l’étranger.

Dans un “document no 1” [directive de première importance] émis en 2007, le Comité central insistait sur la nécessité pour l’agriculture chinoise de “sortir de ses frontières” de manière accélérée, posant de nouvelles exigences à l’agricul­ture et au secteur professionnel rural. L’expression “sortir de ses frontières” englobe l’exportation de produits agricoles, la coopération et l’aide agricole internationale, ainsi que les investissements directs agricoles. Cette politique consiste pour les entreprises chinoises à investir directement à l’étranger et à s’y livrer à la production ou à la gestion agricole de façon autonome. Elle se traduit par des sorties de capitaux, de technologies, de produits ou de main-d’œuvre, dans un esprit de coopération et de recherche des profits, en observation du principe de réciprocité des intérêts.

Selon des statistiques partielles, la Chine compte actuellement une quarantaine d’entreprises phares dans l’agriculture industrialisée qui sont implantées à l’étranger, engagées dans un programme de coopération ou cotées sur une place boursière étrangère. Les investissements porteraient sur 15,3 milliards de yuans [1,5 milliard d’euros] et concerneraient plus de 30 pays ou régions d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Océanie. Quand, en l’an 2000, a été créé le ministère du Commerce international, une équipe spécialisée dans la promotion et le commerce des technologies agricoles sur le plan international a également été constituée. Les entreprises ont réalisé des démonstrations de leurs produits et engagé des programmes de coopération en Indonésie, en Malaisie, au Myanmar, au Cambodge, aux Philippines et au Vietnam, le tout avec des résultants très probants.

Des plantations d’hévéas pour produire 500 000 tonnes de latex


Les entreprises agricoles qui “sortent de nos frontières” sont très diversifiées. Si les entreprises publiques spécialisées dans le défrichage des terres et les semences agricoles, ainsi que les sociétés de pêche, constituent le gros du bataillon et jouent un rôle moteur en servant de modèle, le privé est en train de s’activer pour combler son retard dans ce domaine. Par ailleurs, leur domaine d’action est de plus en plus large. En 2007, 1 500 bateaux de pêche chinois, employant près de 40 000 personnes, sont partis pêcher en dehors des eaux territoriales, dans les zones économiques exclusives de 32 pays ou régions incluant notamment l’Afrique de l’Ouest, la Malaisie, l’Indonésie, le Myanmar, le Sri Lanka, les Fidji et l’Argentine, ainsi que dans les eaux internationales des océans Pacifique, Atlantique et Indien. Certaines sociétés ont implanté des bases de production de céréales ou de soja, ainsi que des zones d’exploitation de ressources moins communes comme l’hévéa, le palmier à huile, le sisal ou le manioc, en Russie, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient ou en Amérique latine. Ainsi, la société Nongken de la province septentrionale du Heilongjiang a commencé en 2004 à louer des terres céréalières dans l’Extrême-Orient russe. En 2007, la superficie des terres ensemencées a atteint un peu plus de 42 260 hectares. Dans le même temps, la société a financé la construction d’un centre de prétraitement des céréales et une usine de fabrication de levain liquide, étendant sans cesse sa place dans la chaîne de production de l’exploitation agricole en Russie. Quant à la société Nongken de la province méridionale du Guangdong, elle a démarré en 2002 un projet de plantations d’hévéas devant lui permettre de produire à l’étranger 500 000 tonnes de latex ; en Thaïlande et au Vietnam, elle a racheté et rénové cinq usines de transformation du caoutchouc naturel, tandis qu’en Malaisie elle développe régulièrement un programme de plantations d’hévéas dans l’Etat de Sarawak [sur l’île de Bornéo]. Aujourd’hui, sa capacité de production de latex s’élève à 206 000 tonnes. Autre caractéristique de ces entreprises agricoles “qui sortent de nos frontières”, leurs champs d’investissement se diversifient, concernant aussi bien les cultures céréalières que les cultures non alimentaires, la protection de la faune et de la flore, le conseil en agronomie, la mécanisation agricole, l’exploitation des ressources rurales, l’agriculture liée aux bioénergies ou encore la pêche hauturière.

10.2009|Chen Qianheng , Zhang Lihua, Wang Jinjing|Guoji Jingji Hezuo (International Economic Cooperation)

Rédigé par Taichichouaneur

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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