Publié le 3 Août 2012
C'est l'angoisse des voyageurs et des expatriés : en cas de maladie ou d'accident, que faire ? Un problème qui se pose bien sûr en Chine, où on n'a souvent que le choix entre prix insensés ou soins de seconde zone. Notre reporter en a fait la douloureuse expérience.
Si par malheur vous tombez malade ou avez un accident en Chine, deux options s’offrent à vous, dans les grandes villes tout du moins. La plus évidente consiste à se rendre dans un hopital étranger(1), on vous y offrira des services équivalents à ceux proposés par une clinique privée en France, dans une ambiance aseptisée qui vous fera oublier jusqu’au fait que vous êtes en Chine. Les tarifs y sont en conséquence, et prohibitifs si vous ne disposez pas d’une bonne assurance - 600 RMB (environ 80 euros) pour une consultation de généraliste, 1500 RMB (environ 200 euros) pour celle d’un spécialiste.
Si vous n`avez pas de couverture médicale qui permette de prendre en charge les frais d’hospitalisation dans un hôpital étranger, où si vous êtes installé dans une province chinoise reculée, il vous reste l’option d’aller vous faire soigner dans un hôpital chinois. Afin d’éviter les mauvaises surprises, quelques conseils afin de vour préparer au mieux pour cette expérience.
Faites vous aider
L`auteur de cet article a été plongée brutalement dans la réalité de l’hopital chinois après une fracture des
vertèbres suite à une chute à ski dans une station au nord de Pékin.
Premier conseil : s’il est difficile de s’assurer qu’on sera en bonne compagnie au moment de son accident, soyez au minimum toujours muni d’un téléphone portable, sans lequel vous risquez
de disparaitre pendant plusieurs mois dans un hôpital de campagne. Transportée en civière à l’hopital local après ma chute, j’aurais pu y passer les trois prochains mois si les amis chinois qui
m’accompagnait ne s’étaient démenés pour
trouver un hôpital sur Pékin qui veuille bien m’accueillir et une ambulance pour m’y amener. L’hôpital chinois est en effet une sorte de self-service où les repas, ambulances
et contacts entre hôpitaux doivent être organisés exclusivement par les patients eux-mêmes ou par leurs proches. Pour les transports en ambulance, sachez qu’il faudra aussi prévoir des amis
pour vous porter, les ambulanciers ne venant jamais en nombre suffisant.
Patience
Deuxième conseil: armez vous de patience, les hôpitaux chinois étant réputés pour leurs files d’attentes interminables – l’occasion de pratiquer votre chinois avec vos camarades d’infortune. Troisième conseil : faites vos propres recherches. Transportée depuis la station de ski jusqu’à l’hôpital de Jishuitan à Pékin, j’y ai été examinée environ cinq minutes, puis on n’a mis un corset avant de me renvoyer chez moi, avec pour seule consigne de rester allongée et de revenir trois mois plus tard. Pas de suivi entre temps, pas de médicaments, des indications minimales, on reste un peu sur sa faim.
J’ai fini par payer la consultation à 1500 yuan les 10 minutes chez International SOS. Et je ne le regrette pas, bien que j’ai trouvé ces tarifs démesurés par rapport à la prestation fournie. S’il n’est pas du ressort de cet article de juger la qualité des soins offert dans un hopital chinois, on mesure en tout cas y faisant un passage le parcours du combattant que le chinois moyen doit accomplir pour se faire soigner. On en ressort avec une nouvelle appréciation pour le système de santé français, malgré ses failles, et des histoires à raconter.