la fête du Double Neuf

Publié le 22 Octobre 2007

La fête du Double Neuf a lieu au 9e jour du 9e mois lunaire (environ en octobre). Selon le YI Jing, livre ancien et mystérieux, 6 est un chiffre yin et 9 un chiffre yang. Le 9e jour du 9e mois signifie deux chiffres yang. De plus, les deux « 9 » ont une même prononciation en chinois que le mot « longévité ». Ainsi, les ancêtres chinois pensaient que c'était un jour propice qui méritait d'être célébré.

  Ce jour-là, on a coutume de manger des gâteaux « double yang ». Le mot «gâteau » et le mot « montée » sont en chinois homonymiques. Leur prononciation est considérée favorable, car elle est interprétée comme « progresser davantage encore ». Parmi les autres gâteaux variés, le gâteau neuf-feuilles ou en forme de pagode est le plus recherché.

Gravir la colline le 9 du 9e mois lunaire pour s'écarter des épidémies est une coutume transmise depuis l'antiquité. D'où son autre appellation : la « fête où l'on gravit les hauteurs ». Plusieurs poèmes anciens ont donné une description de la montée de la montagne. Aujourd'hui, quand la fête arrive, beaucoup de personnes vont gravir les montagnes.

Depuis l'antiquité, les Chinois adorent le chrysanthème. En automne, les chrysanthèmes variés s'épanouissent et rivalisent de splendeur. La fête du Double Neuf est justement une bonne occasion d'admirer les chrysanthèmes. Ce jour-là, on boit aussi du vin fait de chrysanthème. Dans les temps anciens, les femmes aimaient mettre une fleur dans leurs cheveux, des branches et des feuilles étaient aussi suspendues aux portes et fenêtres pour chasser les démons.

En 1989, le gouvernement chinois a rendu officiellement le 9 du 9e mois lunaire la fête des personnes âgées. Ce jour-là, les organismes administratifs, organisations populaires et bureaux de quartiers résidentiels organisent pour les retraités des excursions en montagne, l'admiration des paysages d'automne dans des sites pittoresques ou encore des activités sportives. Beaucoup de familles offrent également aux aînés un cadeau ou les accompagnent pour faire une promenade.

La fête remonte très loin dans l'histoire de l'empire du milieu. En Chine antique, il y avait le système d'hommage au soleil au printemps et à la lune en automne. Dans les documents de la dynastie des Zhou (environ 11e siècle-256 avant notre ère), on peut trouver des inscriptions sur la  mi-automne . Plus tard, imitant ces inscriptions, les nobles et les hommes de lettre admiraient la pleine lune, lui rendaient hommage et lui exprimaient leurs sentiments dans la nuit de la fête de la Mi-Automne. Cette coutume s'est transmise parmi le peuple. Elle est devenu progressivement une tradition. Vers la dynastie des Tang (618-907), la fête de la Mi-Automne est devenue régulière ; à l'époque des Song (960-1279), elle était solennelle ; et sous les dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911), elle est devenue l'une des principales fêtes en Chine.

L'origine de cette fête? Selon des légendes, dans la haute antiquité, il y avait dix soleils dans le ciel. La chaleur torride détruisit les jeunes pousses de céréales et le peuple croupissait dans la misère. Un héros herculéen du nom de Hou Yi monta au sommet du mont Kunlun. Il tira à l'arc neuf soleils et ordonna au dernier soleil de se lever et de descendre régulièrement tous les jours. Grâce à ses exploits héroïques, le peuple commença à mener une vie heureuse, le respectait et lui vouait une affection respectueuse. Beaucoup de gens venaient le reconnaître pour maître. Peng Meng en était un.

La belle femme de Hou Yi s'appelait Chang E. Un jour, Hou Yi alla au mont Kunlun pour visiter son ami. En route, il rencontra l'impératrice Wang c&leste. Cette dernière lui donna un sachet de remède miraculeux en lui disant qu'après avoir pris ce remède, on pourrait devenir immortel. Hou Yi refusa de se séparer de sa femme et lui remit le remède. Chang E cacha le remède dans une boite, mais Peng Meng s'en aperçu.

Un jour, Hou Yi sortit de la maison. Profitant de cette occasion, Peng Meng,

une épée dans la main, força Chang E à lui donner le remède. Face à la menace, Chang E n'avait d'autres choix que d'avaler le remède. Résultat, elle s'envola et  rejoignit la lune tandis que Peng Meng s'enfuit.

En rentrant chez lui, Hou Yi se prolongea dans une affliction extrêmement profonde. Il cria sans cesse au ciel le nom de sa femme. Puis, il aperçut étonnamment que ce soir la lune était particulièrement claire et brillante et qu'il y avait une silhouette ressemblant à Chang E qui remuait dans la lune. Il courut de toutes ses forces après la lune, mais ne put l'attraper.

Hou Yi pensait à sa femme tous les jours surtout dans la nuit. Il installa dans le jardin derrière la maison une table à encens sur laquelle il mit des sucreries et des fruits que Chang E aimait manger, pour exprimer la nostalgie de sa femme dans la lune. Après avoir appris cet évènement, les villageois mirent aussi en place une table à encens pour prier Chang E de bénir leur bon augure et leur bonheur. Dés lors, présenter ses vœux à la lune en mi-automne est devenu une coutume populaire qui s'est transmise jusqu’à  nos jours.

Rédigé par Taichichouaneur

Publié dans #taichichuan-cotebasque

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article