Mobilisation tardive

Publié le 16 Mai 2008

Pékin a enfin pris la mesure de la catastrophe, mais il y a désormais peu d'espoir de trouver des survivants. Dernier bilan officiel : 50 000 morts





 
Conscient que désormais chaque minute compte pour retrouver des survivants du séisme, le gouvernement a lancé un vaste mouvement de mobilisation de l'armée mais aussi de la population, encouragée à fournir d'urgence pelles, outils et bateaux pneumatiques pour équiper des dizaines de milliers de sauveteurs déployés sur le terrain. « Nous devons utiliser toutes nos forces pour sauver des vies à tout prix », a martelé le Premier ministre Wen Jiabao, ajoutant que cette bataille était la priorité numéro un de la nation. Après avoir obstinément refusé toute aide en personnel de l'étranger, le régime a finalement accepté l'envoi de spécialistes japonais qui risquent toutefois d'arriver trop tard. 130 000 soldats participent officiellement aux recherches, aux côtés de chiens renifleurs. Tous les villages, bourgs et villes touchés ont été visités par les militaires, l'armée de l'air ayant assuré plus de 300 rotations hier pour larguer vivres et matériel ou parachuter des sauveteurs.
Malgré l'ampleur des moyens mis en ?uvre, il semble toutefois extrêmement difficile de sauver les dizaines de milliers de personnes prisonnières des décombres dans cette zone montagneuse du Sichuan. Admettant implicitement que le bilan définitif sera très lourd, le gouvernement a donné pour la première fois, hier soir, une estimation des pertes humaines d'au moins 50 000 morts. Un nombre qui semble inclure une bonne partie des personnes ensevelies.


L'horreur. Soldats et secouristes découvrent l'horreur au fur et à mesure qu'ils atteignent la zone de l'épicentre, autour de Yingxiu, où des villes entières ont été rasées. Dans la seule ville de Shifang, plus de 30 000 personnes sont portées disparues ou injoignables.
À Yingxiu (10 000 habitants), la plupart des bâtiments se sont effondrés, et les responsables locaux ont annoncé que les trois quarts de la population étaient morts dans la catastrophe. Une fillette de 11 ans y a cependant été sauvée hier, après avoir passé 68 heures sous les décombres de son école.
À Hanwang (70 000 habitants), face à ce qu'il reste d'un lycée, des parents attendent avec anxiété que les sauveteurs dégagent des corps. Le plus terrible, racontent-ils, ce sont les voix qui s'élevaient des décombres juste après le séisme et qui se sont progressivement tues.
À Wudu, où un hôpital de fortune a été dressé sur une place, le docteur Li Rui et son équipe luttent pour sauver des vies, sans électricité, avec peu d'eau et un équipement dérisoire. « Le pire est de voir les gens mourir en sachant qu'on ne peut rien pour eux », confie-t-il, exténué. Selon les autorités, aucune épidémie ne s'est encore déclarée dans la zone du séisme, mais la bataille ne fait que commencer. Quelque 10 000 membres du personnel médical sont à pied d'?uvre.


Barrages : la menace. Mais un autre danger menace le Sichuan après le séisme : la rupture d'un barrage ou d'un réservoir d'eau. Des risques pour la sécurité ont, en effet, été détectés sur plus de 400 réservoirs, a annoncé la télévision officielle, tandis que le ministre des Ressources hydrauliques évoquait de « sérieux problèmes de sécurité » dans les installations hydrauliques.

Source Sud Ouest: 16/05/2008

Rédigé par Taichichouaneur

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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