Le dalaï-lama n'exclut plus l'indépendance
Publié le 1 Novembre 2008
Le dalaï-lama a annoncé le 25 octobre depuis Dharmsala, en Inde, qu'il remettrait l'avenir du Tibet entre les mains du
peuple tibétain, ce qui pourrait conduire à un durcissement de la position du mouvement en exil. Il s'exprimait pour la première fois depuis son intervention chirurgicale du 10 octobre, rapporte
le journal hongkongais Ming Pao. Sans exclure une
éventuelle radicalisation des revendications des Tibétains, en tête desquelles l'indépendance et non plus seulement l'autonomie du territoire annexé en 1951, le chef spirituel des bouddhistes
tibétains reste fidèle au principe de "non-violence". La communauté tibétaine en exil à Dharmsala sera consultée sur ce point fin novembre, précise le quotidien singapourien Lianhe Zaobao.
Le dalaï-lama avait jusqu'à maintenant prôné une "voie moyenne", par laquelle il demandait pour le Tibet un statut de région administrative autonome qui maintiendrait la diplomatie et la défense
entre les mains du pouvoir central. Mais Pékin reproche à ce plan de "grande zone tibétaine" de vouloir aboutir, à terme, à une sécession.
Le dalaï-lama a tenu ces propos à quelques jours d'une nouvelle rencontre à Pékin entre ses représentants et des émissaires du gouvernement. Son porte-parole a indiqué que ces déclarations ne
devraient pas influencer le contenu de ces entretiens. Pourtant, le 14 octobre, sur les ondes de Radio Free Asia, un autre de ses proches, Lodi Gyari, avait brandi la menace de suspendre les
discussions avec les autorités chinoises si cette nouvelle rencontre ne débouchait sur aucune avancée. Et, en écho au changement d'attitude du dalaï-lama, il avait expliqué que la "voie moyenne"
ne pouvait être imposée aux Tibétains si une majorité d'entre eux se prononçaient en faveur de l'indépendance.