G20 • Ambitions chinoises

Nombreux sont les responsables économiques à appeler de leurs vœux une plus grande responsabilité de la Chine dans le système financier mondial, souligne le site du magazine économique pékinois Caijing, au lendemain de la réunion du G20, à laquelle le président Hu Jintao a pris part. Mais pour Wang Tao, économiste chez UBS Securities, cette demande, assortie du souhait que Pékin augmente sa participation financière au FMI, devrait donner lieu à de longues négociations. En contrepartie de cette contribution accrue, il faut en effet que son droit de vote y soit renforcé. Or dans le système actuel, où le nombre de voix de chaque pays est proportionnel à ses investissements, la Chine ne détient que 3,7 % des voix. Si l'on veut qu'elle augmente sa participation financière, il faut nécessairement lui accorder un plus grand nombre de voix, ce qui ne se fera pas sans rencontrer d'opposition, conclut Wang Tao.

Le Japon espère tirer parti de la faiblesse américaine actuelle pour renforcer son influence sur le système financier, en augmentant sa participation financière et en invitant la Chine à faire de même, relève, de son côté, Shun Po. La Chine, qui soutient clairement les projets de réformes proposés lors du G20, n'envisage pas d'augmenter sa participation sans contrepartie dans la prise de décision au FMI. Car les Chinois estiment que la gestion de la crise de 1997 par le FMI a été pour partie responsable des bouleversements politiques en Indonésie. Aujourd'hui, le FMI doit-il voir ses pouvoirs renforcés ou limités ? Faut-il revoir l'équilibre des pouvoirs au sein de l'institution ? Sur toutes ces questions, la Chine n'est pas à l'unisson des autres pays, estime le quotidien économique hongkongais. Vu l'importance des réserves chinoises en dollars, Chine et Etats-Unis ont des intérêts communs dans la résolution de la crise à court terme. Mais il n'est pas sûr que la Chine voit d'un bon œil que le système économique reste fondé sur le dollar à long terme.