Bilan-2009 2009: une année de grandes transformations aux yeux des experts

Publié le 2 Décembre 2009

Publié le 2009-12-21 15:50:41 | French. News. Cn

L'année 2009, en passe de baisser son rideau, est une année de grandes transformations. Les turbulences économiques, les évolutions politiques, et une interaction élargie entre les puissances, autant de sujets qui font de 2009 l'année du changement.

A l'approche de la fin de l'année, l'agence Xinhua a interrogé un certain nombre d'experts de différents coins du monde, qui ont donné leur propre interprétation sur cette année du changement.

ROLE ACCRU DES ECONOMIES EMERGENTES

L'année 2009 a assisté à trois "premières fois", marquant un statut plus élevé des économies émergentes dans le processus mondial de prise de décisions :

-- le premier sommet du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), s'est tenu en juin à Ekaterinbourg, en Russie. Les dirigeants desdits pays ont décidé de s'unir dans la gestion de la crise financière planétaire et la promotion de la reprise économique.

-- pour la première fois, les membres du G8, réunis en juillet à L'Aquila (Italie), sont parvenus à une déclaration conjointe sur le traitement des défis planétaires avec six principaux pays en développement : l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Egypte, l'Inde et le Mexique.

-- également pour la première fois, au sommet de Pittsburgh (Etats-Unis) organisé en septembre, le G20, composé des principaux pays développés et des économies émergentes, a été confirmé comme étant un mécanisme de prise de décisions de fait quant à la gestion économique mondiale.

Ces trois événements ont transmis un signal commun : la participation croissante des pays en développement aux affaires planétaires a conduit à la réduction de la prédominance des pays développés occidentaux.

L'engagement du G20 dans la gestion de la crise financière sera "la plus importante démarche" dans la gouvernance mondiale en 2009, a déclaré Joseph Nye, un professeur de l'université Harvard.

Zheng Yongnian, directeur de l'Institut de l'Asie de l'est de l'Université nationale de Singapour, a souligné que dans le management actuel du monde, aucun problème ne peut être réglé en l'absence des économies émergentes.

Le changement du cadre de management du monde est universellement attribué au changement de la distribution des pouvoirs. En particulier, sous les impacts de la crise financière et économique, les pays occidentaux, incapables de relever à eux seuls les défis majeurs, doivent promouvoir la coopération avec leurs partenaires de développement, a-t-il observé.

Pour sa part, Stanley Crossick, un ancien président du Centre de politique européenne (EPC), a jugé que la crise financière et économique a incontestablement accéléré "le mouvement du pouvoir depuis l'Ouest vers l'Est".

Opinion partagée par le professeur australien, Hugh White, qui a estimé que l'Asie deviendra le nouveau centre de l'économie et de la stratégie de la planète dans le nouveau siècle.

Pourtant, ces changements ne suffisent pas à conduire à une transformation en profondeur de la structure du monde.

"La plupart des gens sont maintenant d'accord sur la nécessité de restructurer le cadre politique et économique, sans savoir comment s'y prendre exactement", a fait savoir M. Zheng.

Selon Youri Tavrovsky, un professeur de l'Université de l'amitié du peuple de Russie, l'actuelle structure politico-économique du monde reste encore dominée par une économie ancrée sur le dollar établie par les Etats-Unis au terme de la Deuxième Guerre Mondiale.

L'émergence du G20 reflète le fait que le monde reconnaît une nouvelle balance du pouvoir, a fait remarquer M. Tavrovsky, ajoutant que la nouvelle structure politique, toujours en phase préliminaire, sera mise à l'épreuve par le temps pour tester son efficacité.

LA COOPERATION SE POURSUIT, LES DIFFERENDS DEMEURENT

En 2009, les relations entre les principaux Etats ont été, en général, stables et ont enregistré des progrès relativement importants, malgré leurs différends.

Par exemple, la tendance du développement des relations trilatérales entre la Chine, les Etats-Unis et la Russie est globalement positive, en dépit de leurs désaccords dus aux différents intérêts stratégiques.

Lors d'un sommet en avril à Londres, le président chinois, Hu Jintao, et son homologue américain, Barack Obama, ont convenu de construire des relations positives, coopératives et globales au 21e siècle. Les deux côtés ont également décidé de mettre en oeuvre un mécanisme de dialogue stratégique.

Lors de la visite en Chine de M. Obama en novembre dernier, les deux pays ont publié une déclaration conjointe, dans laquelle ils réitèrent leur engagement à prendre des mesures concrètes en vue de l'établissement d'un partenariat pour relever les défis communs.

"Il est très important pour les Etats-Unis et la Chine de maintenir de bonnes relations, en raison de leur influence sur l'économie mondiale", a indiqué M. Nye.

Le professeur Mostafa Elwi Seif, président de la faculté des sciences politiques de l'Université du Caire, a indiqué qu'une puissance économique plus forte pour la Chine et les Etats-Unis est dans l'intérêt des deux pays.

Concernant les Etats-Unis et la Russie, l'amélioration des relations est évidente. En avril dernier, le président Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev ont atteint un important consensus sur le désarmement nucléaire. En juillet, les deux pays ont signé plusieurs accords-cadres importants sur un projet de remplacement du Traité de réduction des armes stratégiques (START I). En septembre, l'administration Obama a annoncé l'abandon des projets de l'époque Bush pour le déploiement de bouclier antimissiles en Pologne et en République tchèque.

Ces changements positifs ont poussé la Russie à être plus optimiste quant à l'avenir de ses relations avec les Etats-Unis, selon M. Tavrovsky. Cependant, cela ne signifie pas que les Etats-Unis ne chercheront pas à refréner la Russie, a-t-il averti.

Quant aux relations Chine-Russie, la confiance stratégique mutuelle a été renforcée en 2009, 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques. Le président Hu Jintao s'est rendu en juin à Moscou pour célébrer cet anniversaire. En octobre, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a effectué une visite officielle en Chine, les deux pays ayant réitéré leur priorité commune dans les politiques étrangères pour le développement des relations stratégiques de coopération.

Selon M. Tavrosky, "stratégiquement, la Russie et la Chine sont très importantes l'une pour l'autre".

De nouvelles tendances sont également à signaler dans les politiques étrangères du Japon et de l'Union européenne.

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre dernier, le Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, a adopté une politique extérieure qui s'appuie davantage sur l'Asie, en cherchant un staut "d'égal à égal " avec Washington.

Concernant les relations transatlantiques, pour des experts, malgré le fait que l'Europe demeure la plus importante partenaire des Etats-Unis, leur coopération devient moins "intime" qu'elle ne l'était lors de la Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre froide.

Selon M. Zheng, les défis croissants de la mondialisation nécessitent la coopération entre les principaux pays du monde.

L'administration Obama, en introduisant la notion de "puissance intelligente" dans sa politique étrangère, a décidé d'exercer son leadership pour établir des partenariats et résoudre les problèmes qu'aucun pays ne peut régler seul par ses propres moyens, a indiqué M. Nye.

LA SAGESSE DU MONDE EPROUVEE PAR DES DEFIS SECURITAIRES

En 2009, aucun conflit d'envergure ni de guerre n'a été signalé, mais le nouveau développement ou même la détérioration de certains dossiers, représentent de sérieuses menaces à la sécurité internationale, et font l'objet d'une préoccupation croissante.

Au moyen-Orient, une percée dans les négociations de paix israélo-palestiniennes semble plus difficile dans les circonstances actuelles.

L'année 2009 a également vu un regain des attentats perpétrés par les talibans, avec un bilan très alourdi pour les troupes américaines et leurs alliés.

Face à ces défis, l'administration Obama a dévoilé en décembre sa nouvelle stratégie en Afghanistan, avec le déploiement de 30.000 soldats supplémentaires dans ce pays ravagé par la guerre, et un retrait graduel des troupes américaines à partir de juillet 2011.

M. Crossick reste réservé quant à cette nouvelle stratégie des Etats-Unis, affirmant que la résolution de M. Obama de détruire les bases terroristes ne vise pas de cibles claires, du fait que les terroristes n'ont pas besoin de base et qu'al-Qaïda n'est qu'un réseau.

L'Irak a été tourmenté par une série d'explosions meurtrières pendant tout 2009. De nombreux attentats visaient les institutions gouvernementales, dans le but d'entraver les élections prévues début 2010.

En Asie du Nord-Est, les efforts visant à résoudre le dossier nucléaire sur la péninsule coréenne se sont heurtés à des difficultés. En avril, le lancement par Pyongyang d'un satellite était, selon les termes du Conseil de sécurité de l'ONU, en violation de sa résolution 1718. En réponse, Pyongyang s'est retiré des pourparlers à six en redémarrant ses installations nucléaires. La RPDC a depuis lors cherché à reprendre les négociations bilatérales avec Washington à l'extérieur du cadre des pourparlers à six.

Pour M. Nye, les Etats-Unis ne croient pas en un dénouement bilatéral du problème. "Il s'agit d'un dossier multilatéral. Le problème est de l'ordre des pourparlers à six", a-t-il indiqué.

Sur le dossier nucléaire iranien, une seule étape en avant s'est avérée difficile. En septembre, Téhéran a entamé la construction d'une nouvelle installation d'enrichissement d'uranium. En novembre, l'AIEA a demandé à l'Iran d'arrêter la construction et de clarifier son programme nucléaire, mais en vain.

Le dossier nucléaire iranien semble entrer dans un dilemme périodique, selon M. Nye, ajoutant qu'il revient à l'Iran d'honorer ses obligations internationales. "Je ne crois pas en une éventuelle attaque par les Israéliens si Téhéran respecte l'accord".

Par ailleurs, les mesures à prendre contre le réchauffement climatique, une sérieuse menace non traditionnelle, ont emergé au carrefour de 2009. Des désaccords ont dominé les négociations à la Conférence de Copenhague, en raison de la répugnance des pays développés à assumer la responsabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre dans l'histoire de l'industrialisation et de leur offre insuffisante de fonds et d'aide technique aux pays en développement.

Tous les pays seront victimes de catastrophes naturelles en cas de détérioration du changement climatique, a indiqué M. Zheng, ajoutant que l'attitude des pays développés avec un taux d'émissions du carbone per capita le plus élevé est décevante, qui tentent d'échapper à leurs obligations.

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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