Des rassemblements anti-japonais se retournent contre Pékin

Publié le 13 Décembre 2010

Écrit par Wang Zhen et Rona Rui   
 
Les rassemblements «anti-japonais» continuent en Chine, à distance de Pékin où des dizaines de milliers demanifestants avaient défilé fin octobre. Focalisés sur la question territoriale des îles Diaoyu que revendiquent Chine et Japon, les premiers rassemblements ont été organisés à la mi-octobre par des organisations étudiantes contrôlées par le gouvernement chinois, et avec le plein soutien de Pékin, indique l'Apple Daily de Hong Kong.

Un soutien qui a maintenant complètement disparu au vu de l'évolution des revendications: dans un cortège à Baoji, dans la province de Shaanxi, sont ainsi apparues des banderoles contre les prix de l'immobilier et la corruption. Les médias japonais se sont évidemment régalés et la télévision Asahi a abondamment montré ces banderoles ainsi que celles appelant à un rapprochement avec Taïwan.
D'après JiJiPress, agence japonaise, une autre manifestation rassemblant un millier de personnes a eu lieudans la ville de Deyang, au sud-ouest de la Chine, durant laquelle les manifestants se sont heurtés à la police. Des journalistes japonais ont été détenus pour «raisons de sécurité».

Étudiants bloqués

À Baoji et dans d'autres villes, les universités ont imposé des sessions de cours pendant le week-end et limité drastiquement les déplacements d'étudiants. Un étudiant de l'université Jiaotong à Xi'an explique par exemple que les étudiants ne sont autorisés à quitter le campus que si un responsable universitaire leur délivre l'autorisation écrite. «Oui, nous sommes bloqués. Il y a eu des manifestations à Xi'an, donc de nombreux établissements sont verrouillés, les pires endroits sont Xi'an et Zhengzhou»

Dans un de ses articles, le Quotidien du Peuple demande aux étudiants d'exprimer leur patriotisme «rationnellement et conformément à la loi».
Derrière le mécontentement des étudiants, la rumeur persistante selon laquelle le gouvernement chinois aurait signé un accord secret avec le Japon par lequel il maintient le statu quo et renonce à affirmer des revendications territoriales sur les îles.

Chen Yonglin, ancien diplomate chinois réfugié au Canada, juge plausible l'existence d'un tel accord et comprend les dénégations de Pékin: «Le régime chinois craint que les protestations étudiantes changent de cible. Cela pourrait devenir un mouvement démocratique, car les étudiants ont leurs propres pensées».

Zhu Yufu, un des fondateurs du parti démocratique chinois, rappelle que les manifestations étudiantes de 1989 avaient commencé par des défilés honorant la mémoire d'un dirigeant chinois, Hu Yaobang, qui voulait combattre la corruption à travers des réformes politiques: «La corruption à l'époque n'était pas au même niveau qu'aujourd'hui. Il y a maintenant plus de problèmes sociaux, plus de chômage.» Un signe, veut-il croire, qu'un nouveau printemps de la démocratie serait possible, à la suite des déclarations d'ouverture du Premier ministre Wen Jiabao.




Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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