Le cognac sacré en Chine

Publié le 12 Janvier 2010

Cette eau-de-vie devient ainsi la première indication géographique protégée étrangère reconnue par l'administration générale

Vu des Charentes, c'est évidemment une très bonne nouvelle, « une chance pour notre produit », réagissaient d'une seule voix hier tous les représentants du cognac. Mais l'annonce de la reconnaissance de l'indication géographique protégée (IGP) cognac par la Chine revêt une portée bien plus importante.

La nouvelle, qui sera rapportée officiellement à François Fillon, demain depuis Pékin, est observée comme un préambule avant une série de reconnaissances attendues par un grand nombre de marchés qui exportent leurs produits vers la Chine. Car si le droit chinois s'appuie aujourd'hui sur plus de 900 indications géographiques, toutes sont nationales. Aucune délégation étrangère n'avait, jusque-là, convaincu les autorités d'en faire autant avec les siennes. Rien qu'en Europe, selon un accord signé avec la Chine mais jamais appliqué, 10 autres IGP pourraient être reconnues.

Quatorze ans de travail

Une fois considérée cette grande première, beaucoup se demanderont pourquoi l'administration générale (de la supervision de la qualité, de l'inspection et de la quarantaine) a ainsi décidé d'offrir la primeur de ces consécrations au cognac. Il convient, pour comprendre, de revenir quatorze ans en arrière.

Le directeur de Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) faisait déjà partie du voyage. « À ce moment-là, en Chine, il n'y avait rien de tel, se souvient Alain Philippe. Notre mission était alors de montrer aux Chinois tout l'intérêt de rentrer dans leur législation le concept des IGP. » Ce qu'ils ont fait... avec leurs produits.

L'année du centenaire

« L'annonce de la reconnaissance du cognac n'est pas une surprise car nous avions tout fait pour que celle-ci soit faite en 2009, l'année du centenaire de l'appellation, poursuit l'ambassadeur du produit. C'est important pour l'image du cognac et de la France, mais c'est aussi une étape intéressante pour de nombreux produits étrangers. »

Concrètement, ce sésame permettra avant tout de mieux lutter contre les contrefaçons. L'élaboration du cognac répond à un cahier des charges très précis. La reconnaissance par la Chine, c'est l'assurance pour les producteurs que seuls les produits charentais pourront porter le nom « cognac ». Or, si par essence on ne peut pas définir précisément quels volumes représentent le marché parallèle, le BNIC estime à environ 150 le nombre de faux cognacs qui circulent dans le monde, et les différentes instances de surveillance évoquent une moyenne de 20 à 25 % des quantités absorbées. 33 496 hectolitres d'alcool pur (12 millions de bouteilles) ont encore été expédiés vers la Chine entre novembre 2008 et novembre 2009. Sachant que le troisième plus gros consommateur a le vent en poupe et préfère les qualités supérieures, les revenus ainsi protégés sont substantiels.

Pour mémoire, le Bric avait déjà obtenu la reconnaissance de son appellation au Brésil, en 2000. Le Vietnam en avait fait de même deux ans plus tard. Tous les regards se portent désormais vers l'immense Russie. Là encore, un vieux combat... loin d'être gagné.

Auteur : vincent dewitte

v.dewitte@sudouest.com

                                                                                                     SUD OUEST | Dimanche 20 Décembre 2009

      

 

 

 

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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