Les pathologies sociales derrière les massacres d'écoliers

Publié le 31 Mai 2010

En cinq semaines, six massacres dans des écoles en Chine… Toutes les victimes étaient des enfants du primaire ou des maternelles. Tous les tueurs étaient de leur côté victimes d'injustices sociales. Le problème des « tueurs à sang froid » est une pathologie sociale en Chine mais les médias traditionnels chinois ont reçu l'ordre de ne pas approfondir leurs enquêtes.

La sécurité des enfants en question. AFP/Getty Images
La sécurité des enfants en question. AFP/Getty Images

 

Voici une liste des six massacres d'écoliers au jour de publication :
Le 23 mars, Zheng Minsheng a tué huit enfants d'une école primaire à Nanping.
Le 12 avril, un homme a tué huit enfants d'une école primaire à Hepu.
Le 28 avril un homme a tué à coups de couteau huit enfants d'une école primaire à Leizhou.
Le 29 avril un homme a tué à l'arme blanche huit enfants d'une école maternelle à Taixin.
Le 30 avril un homme a frappé cinq étudiants avant de se suicider par le feu à Weifang, Shandong.
Le 12 mai un homme a tué sept enfant dans une maternelle à Hangzhong.

ChinaSmack a traduit en anglais quelques réactions immédiatement après les cinq premiers massacres. Beaucoup pensent que les enfants sont devenus des victimes innocentes de vengeance contre l'injustice sociale et condamnent les meurtriers qui s'attaquent aux enfants au lieu des gouvernants. Une photo a circulé sur Internet, puis par courriels après sa suppression par la censure, montrant une banderole brandie par des parents à l'entrée d'une école maternelle. On peut y lire : « L'injustice sociale et les dettes ont une raison, tournez à droite et vous trouverez le siège du gouvernement. »

Des tragédies semblables à celle des massacres de Yang Jia, ont des implications sociales très profondes. Comme le relève twocolds : « Dans les cas pathétiques et récents de massacres, les auteurs ont choisi des écoles maternelles et primaires comme objectifs. Dans la tête de ceux qui veulent se venger de la société, tuer des enfants est devenu à la mode parce qu'ils rencontrent moins de résistance, ils peuvent faire le maximum de victimes et créer un plus grand émoi social. C'est le meilleur moyen de se venger de la société. A part Yang Jia, la plupart des tueurs ont pris les plus faibles comme cibles. Cette société n'a pas d'issue et elle considère le fait de tuer des faibles comme sa seule issue. »

Il n'y a pas de raison d'être surpris que le département de la propagande ait demandé aux agences d'information et aux plus grands sites web chinois d'arrêter de mettre ces informations à la Une. Naturellement, le déroulement de l'Expo de Shanghai est l'une des raisons, comme l'explique Kai Pan dans China/divide. Cependant, le gouvernement rend-il justice aux enfants ? Twocolds critique : « Pour le massacre de l'école maternelle de Taizhou, les informations ont été filtrées. Tous ces enfants sont nés et ont été tués au mauvais moment. Dans l'atmosphère de célébration actuelle autour de l'Exposition universelle, leur mort est devenue un élément perturbateur. Tout ce que nous savons, c'est que dans l'attaque à l'école maternelle de Taizhou, 32 personnes ont été blessées. Le gouvernement et l'hôpital ont soutenu que personne n'était décédé mais selon les rumeurs il y aurait eu un certain nombre de morts. Qui devrais-je croire ? Croire en notre gouvernement, mais dans ce cas, pourquoi empêche-t-on les parents de voir leurs enfants ? »

Stan Abrams du blog China/divide résume quelques implications sociales de « l'acte de vengeance » dont les maladies mentales, les différences de revenus et le manque de contrôle. Cependant, Xu Zhiyong remarque que le problème ne pouvait pas être résolu par l'étouffement des informations ou le renforcement du contrôle : « Si cette série de drames ne conduit pas à une meilleure gestion de la société, nous  perdons des opportunités de transformation. Ces tragédies sociales doivent apporter une plus profonde signification, si nous ne voulons pas voir ces choses se développer dans la direction opposée. Analysons le problème selon les cinq caractéristiques du terrorisme :

1.    Les tueurs viennent de milieux sociaux exposés à la déchéance sociale, l'injustice et au manque de protection. Tous ces problèmes sont grossis dans la tête de ceux qui ont des problèmes psychologiques.

2.    Les meurtriers ont une personnalité violente. Comme ces événements se répètent, cela signifie que la société est vraiment malade.

3.    Les victimes sont les personnes les plus inoffensives de la société. Si une personne est capable de déverser sa rage contre des enfants des écoles maternelles, elle doit avoir un problème très sérieux pour se "justifier”.

4.    Le choc - le fait que ces actes aient provoqué une émotion populaire a des raisons sous-jacentes.

5. L'intégration sociale - si une société évite d'affronter des problèmes aussi graves et perd la capacité d'interpréter ces actes et d'intégrer la société, le sentiment que provoque ces tragédies se trouvera probablement renforcé. C'est plus tragique que la tragédie."

Écrit par Globalvoices   
19-05-2010

 

Ecrit par Globalvoices 19-05-2010

 

Écrit par Globalvoices   
19-05-2010

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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