Mobilisation tibétaine contre le chinois à l’école

Publié le 21 Novembre 2010

Des milliers de Tibétains ont manifesté à plusieurs reprises depuis la mi-octobre contre l’imposition du mandarin comme langue d’éducation dans les cycles primaire et secondaire. Ces rassemblements semblent avoir légèrement infléchi la position gouvernementale, selon un site tibétain en exil.

28.10.2010 | Rabjor | Khabdha.org

Les étudiants étaient nombreux à Tongren pour défendre l'enseignement de la langue tibétaine, 20 octobre 2010 - Photo du Centre Tibétain pour les Droits de l'Homme et la Démocratie

Le 30 septembre, le Renmin Ribao, organe du Parti communiste chinois, publiait les déclarations de Qiang Wei, secrétaire du Parti du Qinghai, faites lors d’une conférence provinciale sur l’éducation. "Les dirigeants, à chaque niveau [administratif], doivent dissiper leurs propres doutes avec fermeté concernant la priorité donnée à la langue chinoise dans l’éducation. Si l’on estime crucial que les élèves issus des minorités nationales reçoivent un enseignement dans la langue commune du pays, il faut se défaire de l’idée que cela heurtera leurs sentiments, que cela nuira à leur développement culturel et à la stabilité sociale", avait-il alors déclaré

Aucune date n’a été fixée pour cette réforme éducative, "un important mouvement politique et un projet important pour le bien-être du peuple qui est inévitable" [la réforme aboutirait à ce que toutes les matières soient enseignées en chinois dans le cycle "bilingue" des neuf années d’enseignement obligatoire]. Toutefois, le 22 octobre, au troisième jour des manifestations dans les provinces du Qinghai et du Sichuan, et aussi à Pékin, Wang Yubo, secrétaire du Bureau de l’éducation du Qinghai, a procédé à une clarification. Bien qu’il lui soit impossible de modifier les politiques éducatives de base, ses propos ont été beaucoup plus conciliants que ceux de Qiang Wei. Si l’usage du chinois ne convient pas aux étudiants ou à leurs parents, et si le moment n’est pas encore propice, il n'appliquera pas la réforme avec obstination. Il serait même prêt à engager plus de dépenses pour le budget de l’éducation en langues nationales (minoritaires).

 

Il a ajouté que les professeurs actuellement en poste dont le niveau de chinois est faible ne perdraient pas leur poste. Le fait que la mise en place d’une réforme éducative annoncée il y a un mois ait été à ce point révisée est le premier résultat des manifestations étudiantes. Un second effet est que les étudiants ont manifesté avec dignité. Le gouvernement chinois n’a pas pu interpréter les manifestations de ces derniers jours comme étant de nature politique et téléguidées par Dharamsala [siège du gouvernement tibétain en exil en Inde]. A ma connaissance, elles n’ont pas été réprimées et aucun professeur ni étudiant n’a été arrêté [une vingtaine d’arrestations auraient cependant eu lieu le 22 à Chabda (Gonghe), selon le site tibétain en exil Tibet Times]. Mais on dit qu’à Rebkong (Tongren) la rumeur ayant couru que des professeurs étaient derrière les manifestations, le Bureau de la sécurité publique a arrêté des étudiants devant leur établissement scolaire pour les interroger.

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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