Une galerie d'art de Shanghai: «Interdit aux fonctionnaires corrompus et aux chiens»

Publié le 6 Juin 2010

Après la diffusion d'une photo de l'enseigne sur internet, la boutique a été vandalisée avec une bombe aérosol. (www.theepochtimes.com)
Après la diffusion d'une photo de l'enseigne sur internet, la boutique a été vandalisée avec une bombe aérosol.

 

La galerie Zhoupu se trouve en face de la mairie du canton Zhoupu dans le district de Nanhui, à Shanghai. La propriétaire de la galerie, Mme Cao Tianfeng, déclare avoir été expulsée de force de sa maison qui a été démolie le 2 juillet 2009. Ce message est sa façon de protester en silence.

Mme Cao explique que des responsables locaux, dont Zhu Xuejun, directeur du Bureau foncier du district, sont d'abord venus en bande saccager son domicile. Ils ont dérobé sa collection d'antiquités et de tableaux d'une valeur d'environ 1,3 million d'euros avant de raser sa maison. Pendant ce temps, dit-elle, la police était sur les lieux pour protéger la bande. Maintenant, son terrain sert à la construction de résidences pour les fonctionnaires gouvernementaux de haut rang.

La Grande Époque a publié l'histoire de Mme Cao en juillet 2009. Celle-ci a quitté le Parti communiste chinois sous son vrai nom, et a demandé un soutien moral et une aide légale. Elle n'a engagé aucune poursuite judiciaire après son expulsion dans la mesure où elle n'a plus aucune confiance en son gouvernement. Son choix est donc d'en parler aux médias afin que ces derniers révèlent l'affaire.

En plus du message sur sa porte, Mme Cao a également affiché dans sa vitrine, des photos et des banderoles décrivant son expulsion forcée.

Le premier post internet traitant du message de Mme Cao et de l'histoire de son expulsion est apparu sur Internet le 10 avril, et a été réédité depuis sur de nombreux blogs et sites chinois.

Un internaute a signalé à Aboluowang, un site populaire chinois basé à l'étranger, qu'alors qu'il était venu voir le message de la galerie, il a aperçu deux hommes masqués saccager au pistolet à peinture la devanture de la boutique. Il a filmé les vandales et a mis la vidéo en ligne.

La Grande Époque a tenté en vain de joindre Mme Cao avant le bouclage de cet article. Mme Cao avait auparavant prévenu le journal que son téléphone était sur écoute.

En Chine, forcer les citoyens à abandonner leur maison et leurs terres au profit du développement urbain ou d'installations de luxe est monnaie courante, et engendre colères et manifestations. Les relocalisations forcées sont devenues «un cauchemar» notamment en raison des compensations insuffisantes généralement offertes aux propriétaires.

À Shanghai, entre 70 et 80% des plaintes déposées en 2009 auprès des hauts fonctionnaires pour des injustices concernaient les expulsions forcées préparant l'Exposition universelle.

Asia News révèle que pour préparer l'Expo de Shanghai, les autorités ont confisqué des bâtiments et des terrains, chassé des «indésirables» qui ont perdu leur emploi, et elles ont aussi imposé aux médias de nouvelles règles de censure plus strictes.

Chinese Human Rights Defenders,  association basée à Hong Kong, a déclaré qu'au cours des semaines précédant l'Exposition, les autorités n'ont eu de cesse d'arrêter et de harceler les militants et ont envoyé six personnes en camps de travaux forcés; certaines de ces personnes étaient devenues des militants après la destruction de leur domicile à Shanghai.

 

Fang Xiao, La Grande Epoque 21-05-2010

 

Écrit par Fang Xiao, La Grande Époque   
21-05-2010

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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