Un lait au goût amer pour les autorités locales

Publié le 7 Octobre 2008

La municipalité de Shijiazhuang, où est implanté le siège du groupe Sanlu impliqué dans le scandale du lait frelaté, a brusquement avoué, le 1er octobre, que l'entreprise avait sollicité son aide pour empêcher les médias de faire des révélations sur l'affaire, rapporte le journal Lianhe Zaobao. Il semble que cet aveu ait pour but d'alléger la pression actuelle sur le pouvoir central, au moment où les internautes chinois et l'opinion internationale pointent du doigt la censure des médias en Chine, analyse le quotidien singapourien.

 

C'est dans une interview au Renmin Ribao, l'organe du Parti communiste chinois, que Wang Jianguo, porte-parole de la municipalité de Shijiazhuang, a révélé cette information. Cependant, il n'a pas dit si oui ou non les autorités locales avaient accédé à la demande de Sanlu visant à "renforcer la censure et la coopération des médias". Les médias chinois auraient en fait découvert le problème concernant le lait en juillet 2008, mais le pouvoir central a bloqué toutes les informations considérées comme négatives, pour maintenir une ambiance "harmonieuse" à l'approche des Jeux olympiques de Pékin.

Fu Jianfeng, rédacteur au jounal cantonais Nanfang Zhoumo affirme ainsi dans son blog avoir eu en mains à la fin juillet une liste de vingt enfants malades après avoir bu du lait Sanlu, mais ne pas avoir été en mesure de lancer une enquête ou de publier une quelconque information, car il fallait alors présenter un "visage harmonieux". Selon Lianhe Zaobao, ce rare aveu de censure de la part du gouvernement chinois peut être interprété comme la volonté de circonscrire les effets négatifs au seul gouvernement local et au groupe Sanlu. Il n'empêche que les informations sur le sujet restent toujours soumises à un fort contrôle. La plupart des reportages publiés dans les grands journaux ne sont en réalité que des informations officielles.

Rédigé par Taichichouaneur

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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