La cause du mois d’ACAT: le fléau de la torture en chine

Publié le 27 Juillet 2010

Démonstration de prélèvements d’organes dans un centre commercial de Hong Kong le 2 janvier 2010. ANTONY DICKSON/AFP/Getty Images

Démonstration de prélèvements d’organes dans un centre commercial de Hong Kong le 2 janvier 2010. ANTONY DICKSON/AFP/Getty Images

 

La torture continue d’être largement utilisée par les autorités pour extorquer des aveux et des informations, malgré un certain nombre de mesures prises par le gouvernement destinées à prévenir de tels actes. Menottés et suspendus par les poignets à une barre d’acier, privés de sommeil, et battus jusqu’à l’évanouissement : ce sont les traitements subis par quatre hommes Cheng Fagen, Cheng Lihe, Fang Chunping et Huang Zhiqiang, entre 2002 et 2004, pour les forcer à signer des « aveux » reconnaissant les crimes dont ils étaient accusés. Le tribunal a utilisé ces déclarations pour les condamner à mort en 2003. Un deuxième procès, en 2006, les a finalement condamnés à des peines de prison. Un représentant de la prison a récemment déclaré à la famille de l’un d’eux qu’ils ne le maintenaient en vie que pour avoir la possibilité de le torturer davantage.

Usage routinier de la torture

En avril 2009, la Chine a mis en place, pour la première fois, un plan d’action national en faveur des droits de l’Homme.
Pourtant, aucune évolution n’a eu lieu en ce qui concerne la prévention de la torture. L’utilisation de la torture est fréquente lors des interrogatoires et dans tous les lieux de détention. Certaines personnes sont particulièrement visées en raison de leur activité, de leur croyance ou de leur appartenance à une minorité ethnique : les défenseurs des droits de l’Homme, les syndicalistes, les adeptes du mouvement spirituel Falun Gong, les membres des Églises chrétiennes non contrôlées par l’État ou les bouddhistes, ainsi que les représentants des minorités, comme les Tibétains et les Ouighours.

Des décès en détention se produisent, souvent à la suite d’actes de torture, dans diverses institutions de l’État telles que les prisons et les centres de détention de la police. Ces dernières années, les autorités chinoises ont multiplié l’usage de l’internement abusif en hôpitaux psychiatriques. Selon certains témoignages, des personnes détenues dans ces hôpitaux se seraient vu administrer des produits toxiques qui endommagent ou paralysent le système nerveux.

Le code de conduite de la police interdit, depuis 2006, le recours à la torture durant les interrogatoires. Cependant, en Chine, le code de procédure pénale n’interdit pas explicitement que les « aveux » arrachés sous la contrainte puissent être retenus à titre de preuve dans le cadre d’un procès.

Persistance de l’impunité des tortionnaires

Avant la libération de détenus qui ont été torturés, les agents de l’administration pénitentiaire cessent progressivement les sévices physiques pour que disparaisse toute trace physique apparente sur le corps de la victime, qui pourrait être utilisée comme preuve. Les victimes voient quasi systématiquement leur droit de recours et de réparation bafoués. Lorsqu’elles parviennent à déposer plainte, celle-ci est rarement suivie d’une enquête. Les avocats et les défenseurs des droits de l’Homme qui dénoncent l’usage de la torture sont victimes d’intimidations, d’arrestations ou de disparitions forcées. Il est rare qu’une procédure judiciaire débouche sur la condamnation d’un tortionnaire.

Zoom - Chen Zhenping, torturée en prison


Chen Zhenping, une adepte du mouvement spirituel du Falun Gong, a été condamnée en août 2008 à huit ans de détention en raison de son appartenance à ce mouvement. Selon une de ses anciennes codétenues récemment libérée, Chen Zhenping aurait été souvent attachée à un lit et tabassée. Elle n’aurait pas été autorisée à aller aux toilettes et se serait vu administrer des médicaments de force. Selon cette ancienne détenue, les prisonniers appartenant au Falun Gong sont contraints de suivre quotidiennement des émissions dénonçant leur mouvement et d’écouter une musique aiguë à plein volume s’ils ne renoncent pas à leur foi.

 

ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture) 06/07/2010

 

Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

Publié dans #taichichuan-cotebasque

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