Ces dernières semaines, des manifestations ont éclaté en Mongolie intérieure et le régime chinois a pris des mesures rapides pour éviter tout autre débordement. Lundi dernier, Hu
Jintao, dirigeant du parti communiste chinois, a appelé une réunion du PolitBuro, le corps décisionnaire du régime. Ils ont conclu que le système de sécurité publique et le contrôle de la
société devaient être renforcés.
Les dirigeants du PCC ont rapidement mis cette politique en œuvre. Ainsi, depuis le week-end dernier, la police militaire est présente partout en Mongolie intérieure. Les écoles ont été
fermées et les connexions Internet interrompues. Certains analystes doutent de l'utilité de ces mesures, surtout si le régime ne laisse au public aucune chance de s'exprimer.
[Professeur Zhang Zanning, Faculté de droit, Université du Sud-Est]:
« Il y a beaucoup de conflits entre le peuple et le régime chinois. Je pense que le problème vient du fait que les autorités ont perdu leur crédibilité. Le peuple devrait avoir la liberté de
manifester, de faire appel et de pouvoir exprimer ses sentiments. Sinon, d'autres conflits se produiront à l’avenir. »
Les manifestations en Mongolie intérieure ont été déclenchées par la mort d'un berger qui avait participé à un mouvement de protestations envers les activités minières de la région qui ont
bouleversé le mode de vie des Mongols. L'incident s’inscrit parmi de nombreuses contestations sociales dans tout le pays où les intérêts économiques l'emportent sur le droit des
citoyens.
[Mao Yushi, Économiste]:
« Ces manifestations s'expliquent par le retard des réformes politiques. La réforme économique a été un succès, mais ce n'est pas le cas des avancées politiques. Les conflits sociaux n'ont
pas été pris en compte et se sont accumulés. C'est la cause fondamentale. Le régime ne peut sincèrement pas répondre aux attentes du public , il n'est pas au service du peuple. »
Selon Xinhua, l'agence de presse officielle du parti, les autorités mongoles ont lancé mercredi dernier une campagne visant à améliorer les pratiques de l'industrie charbonnière, dans le but
d’apaiser la population de la région. Malgré cet effort, la région reste sous haute surveillance militaire et tout signe de manifestation est rapidement écarté.