Le modèle chinois du travail à bas prix mis en danger
Publié le 18 Juillet 2010
Le modèle chinois comme centre mondial du travail à bas prix est mis en danger. De récentes grèves et une série de suicides montrent que la classe ouvrière chinoise ne souhaite plus
garder le silence sur ses rudes conditions de travail.
Après une dizaine de suicides dans son usine de Shenzhen, le fabricant taïwanais en électronique, Foxconn, a augmenté ses salaires de 66%.
La seule augmentation de salaire pourrait ne pas suffire. James Qian, directeur commercial de Suzhou Etron Electronics, affirme que les travailleurs – pour la plupart de jeunes migrants issus des
régions rurales – ont d'autres besoins. «En surface, même si les salaires et les bénéfices sont plutôt bons, l'entreprise a totalement négligé les autres besoins de cette jeune génération. Ils
veulent plus de flexibilité, même sur la ligne de production et aussi, à côté du travail, ils veulent du divertissement et des rassemblements sociaux après les heures de travail».
M. Zhou, ouvrier de l'usine, acquiesce. Il veut que la direction soit plus attentive à ce que ressentent les jeunes travailleurs. «J'espère que les patrons de l'usine pourront avoir une attitude
plus douce envers les travailleurs. N'adoptez pas une attitude dure juste parce que vous êtes le patron. J'espère que les patrons et les travailleurs pourront avoir une relation plus amicale. Les
travailleurs sont aussi des êtres humains, tout comme les patrons. Aujourd'hui, si je ne travaille pas dans votre entreprise, je peux toujours travailler ailleurs», dit-il.
Les ouvriers s'exprimant de plus en plus sur leurs droits, les manufacturiers commencent à revoir leurs options. Ainsi pour Cheng Yanyuan, experte dans le domaine du travail, «Il est très
difficile pour les entreprises des régions côtières de survivre si elles dépendent uniquement d'une main-d'œuvre bon marché. Ces entreprises transfèrent leurs affaires dans les villes centrales
ou occidentales de la Chine, comme Wuhan et Chengdu, ou dans les régions côtières du sud-ouest. C'est le schéma classique du développement de l'industrie du travail intensif».
Média NTDTV 04/07/2010