« La plus grande catastrophe naturelle est de ne jamais reconnaître les catastrophes nées de la main de l'homme. »
Cette citation est l'un des textes de micro-blogs les plus actuels mis sur QQ par Lian Yue. « Aussi longtemps que la culpabilité de l'action
humaine dans les ‘catastrophes naturelles’ sera ignorée et niée, nous continuerons à voir survenir la souffrance et la perte des vies humaines à travers le monde. Pour rester dans le
cadre de ce billet traitant du monde chinois, si nous regardons les huit premiers mois de 2010, nous voyons une énorme perte de potentiel, d'énergies et de vies au travers de
‘catastrophes naturelles' dans lesquelles soit l'action humaine a joué un rôle de premier plan pour engendrer ces événements, soit une meilleure planification, prévoyance et
reconnaissance de la réalité auraient pu éviter des conséquences aussi graves. »
Quel est le rôle de l'homme dans le coût des catastrophes naturelles ?
Au moment où était écrit ce billet, sur les dix premiers résultats de SOSO, cinq des titres se demandent précisément si ces « catastrophes
naturelles » le sont vraiment. Huit sur les dix essaient de déterminer si la véritable responsabilité des graves conséquences humaines et économiques de la « catastrophe naturelle » est
à chercher dans l'humanité et non dans la nature.
Ecrivant le 20 juillet 2010 sur QQ, « Lutte » dit :
« D'abord des tremblements de terre, ensuite à nouveau les inondations - chaque jour plus d'annonces : les pires inondations de l'histoire,
même pires qu'en 98.
Le barrage de Jiujiang s'est de nouveau rompu - là aussi pire qu'en 1998. Des crédits sont alloués chaque année, des digues sont bâties chaque
année, on surveille les inondations chaque année - avec quels résultats ? Des enfants qui pleurent. Des zones supposées submergées sont rayées de la carte. Là où le barrage devrait
résister, il cède. En 1998, un projet de construction a été mis en place, du nom scientifique de “fromage de soja” [nom d'un programme hâtivement monté de mauvaise qualité]. A l'examen
des effets des tremblements de terre et des pluies diluviennes, ces projets, émaillant l'ensemble de la terre sacrée de Chine, font apparaître que même si Yu le Grand [un empereur
chinois mythique du XXIe siècle avant J.-C. qui arrêta les flots] vivait encore, il ne pourrait pas retenir les eaux.
Chaque fois que ces catastrophes naturelles se produisent, le gouvernement est prompt à réagir. Tout le monde met la main à la poche. Après quoi,
la même catastrophe frappe. De nouveau ! En gardant à l'esprit que chacun est un génie après coup, on peut seulement dire que le gouvernement est raisonnablement compétent dans sa
gestion de ces questions - mais quant au rapport avec la vie quotidienne des gens, à quoi servent donc ces programmes ? En cas de séisme les écoles et hôpitaux continuent à s'effondrer.
Par grosses pluies les barrages continuent à céder. En cas de conflit l'armée est toujours dispersée. Pendant que les gens subissent des dommages il n'y a pas de problème. Il n'y a
jamais d'enquête sur les responsabilités. Ne me dites pas que face aux catastrophes naturelles nous pouvons tout bonnement négliger le rôle des causes d'origine humaines. Chaque fois
que nous voyons notre cher Premier ministre Wen, nous nous disons toujours “c'est un homme bon”, mais c'est son devoir. Chaque fois que nous voyons l'armée intervenir en urgence nous
trouvons toujours cela émouvant - mais c'est son devoir. Faire face à ces problèmes, c'est le rôle du gouvernement - et non pousser par la ruse les gens ordinaires à faire des dons. Le
peuple ne devrait pas payer la facture du gouvernement à sa place. »
En faisant une recherche de blogs pour « catastrophe naturelle » sur 163.com, on trouve également le fil usuel des interrogations sur leur coût si
élevé en termes de vies, production, économie et avenir. Au moment de ce billet, huit des dix titres obtenus sur la première page de résultats de 163.com interrogent directement
l'implication de la « catastrophe causée par l'homme » dans les conséquences désastreuses de ces événements.
L'utilisateur de 163.com « Bon Port » écrit :
« L'irruption soudaine de catastrophes naturelles prend les gens au dépourvu, à regarder d'insupportables scènes de dévastation, qui leur
brisent le coeur. Cela nous fait croire d'abord que la nature punit l'humanité. Il y avait des arbres hauts comme le ciel, des forêts touffues. Puis est venu le vrombissement des
tronçonneuses, le craquement des chutes [d'arbres], transformés en toutes sortes de plaisants biens de consommation… les eaux claires de la rivière endiguée et la forêt de saules
derrière étaient le paradis de mon enfance. Je ne sais plus quand, la forêt de saules a disparu, la digue est devenue un épais mur de sable et de pierre s'étirant sans interruption sur
des milliers de mètres. Très spectaculaire - un changement total de décor. Dire que, face à une inondation dévastatrice, il n'a même pas su résister au premier coup ! la
destruction imprudente de la forêt pour ouvrir des terres à l'agriculture a eu pour résultat la perte totale de la végétation et de la capacité des sols à absorber et retenir l'eau…
Pour le bien du développement économique local, sans plan étudié par les services compétents, une vaste étendue de terrain forestier a été convertie en surface rase sans la moindre
inspection de suivi. Les flancs des collines ont perdu leur couverture de forêt et de verdure de toujours. De la même manière, pour le bien du développement économique local et la
promotion des investissements, un grand nombre de scieries non prévues ont été implantées à mesure de la production continue de maisons, en ce qui est devenu un soi-disant parc de
développement industriel. La direction du gouvernement a barbouillé les rapports d'un trait de plume, mais qui a réfléchi aux conséquences ? On a du mal à croire qu'à l'époque les
experts forestiers ne savaient pas ce qui résulterait de ces actes. L'exploitation forestière légale pouvait-elle réellement satisfaire une demande commerciale aussi élevée ? à part la
question de qui [est fautif], au vu de cette catastrophe chacun devrait y réfléchir sincèrement. »
Yoyo conclut un billet intitulé « Après les catastrophes » par cette pensée :
« Une fois passées ces affaires de catastrophes actuelles, nous devons encore effectuer des enquêtes et recherches soigneuses sur place,
absorber soigneusement toute l'expérience et les leçons, faire la synthèse des événements individuels, réfléchir et apprendre en tant que société. Mais tandis que nous faisons, en
période de nécessité, un effort suprême pour inciter les autres à entrer dans une période de réflexion, nous faisons toujours des efforts acharnés pour éviter de faire notre propre
examen de conscience profondément nécessaire sur ces points essentiels ! Alors que nous pensons et ressentons en individus, ces profondes réflexions, dans la direction
appropriée d'avancement de notre nationalité elle-même, la route du développement, sont des enjeux extrêmement importants. Une fois encore en prenant en charge les sujets concernant le
peuple, prenez un peu de responsabilité, parlez avec réalisme de projets faisables avec de véritables matériaux et dix millions de fois de plus ne recommencez plus ces ‘projets en
fromage de soja', d'accord ? Parce qu'il n'y a aucune garantie que pendant le restant de nos jours ces projets ‘en fromage de soja' ne revoient pas à nouveau le jour, et d'une ; et de
deux, dans les moments critiques ces projets ‘en fromage de soja' multiplient des dizaines, des centaines de fois, les pertes en vies humaines et en biens. »