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Publié le 30 Juillet 2008

Selon le témoignage du père d'une victime, les parents dont l'enfant unique est mort dans le séisme du Sichuan se voient proposer une assez forte somme d'argent.

Les parents ayant perdu leur enfant unique lors du séisme qui a secoué la région du Sichuan le 12 mai dernier bénéficient désormais d'une exemption à la règle de l'enfant unique, mais font l'objet de pressions pour accepter des indemnités financières, cela afin d'apaiser le climat social à tout juste une semaine de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin.

Le père d'un enfant ayant péri dans les décombres de l'école Juyuan, à Dujiangyan, lors du séisme du 12 mai, explique qu'on lui a demandé de signer un accord fixant à 160 000 yuans (presque 15 000 euros) le montant des indemnités pour chaque enfant victime de la catastrophe. [Le revenu rural annuel moyen par tête a atteint 4 140 yuans (385 euros) en 2007 au niveau national, et 3 550 yuans au Sichuan. Le salaire citadin a atteint la moyenne de 13 000 yuans en moyenne par an.] "Ils nous ont dit de signer ce papier comme une demande d'aide sociale, mais, en réalité, c'est une sorte de compensation de la part du gouvernement pour notre perte. La perte de notre enfant. Le gouvernement a écrit le contrat lui-même. Ils nous ont juste dit de le signer", déclare ce père sous couvert d'anonymat. Son fils est mort dans le séisme d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, qui a fait plus de 87 000 morts ou disparus.

Selon ce père, les parents des victimes ont également reçu la permission d'avoir un autre enfant, ce malgré la politique de l'enfant unique en vigueur dans le pays. Fin juillet, le Comité permanent de l'Assemblée provinciale populaire du Sichuan a adopté des mesures définissant les termes de cet accord et déterminé quels parents auraient le droit d'avoir un autre enfant. Plus de 90 % des enfants disparus dans l'école Juyuan étaient des enfants uniques. "Les autorités, tout comme les gens ordinaires, ont reconnu que les parents dont l'enfant était mort dans le séisme ou était resté handicapé devaient avoir le droit d'en avoir un autre", explique Wang Yukun, vice-président du Comité permanent, lors d'un entretien au quotidien China Daily, premier journal anglophone du pays.

Le séisme qui a frappé cette région montagneuse a fait énormément de jeunes victimes car il est survenu (le 12 mai) à 14 h 28, heure à laquelle beaucoup d'enfants sont encore à l'école. Les parents ont été indignés par le nombre d'écoles effondrées et ils estiment que la corruption des autorités explique les défauts de conception de nombreux établissements. Les parents des enfants de Juyuan ont tenté de présenter des pétitions au gouvernement local mais ils se sont heurtés à une forte opposition. Les manifestations publiques de mécontentement ne sont pas tolérées, car ce sont des éléments de déstabilisation sociale. Les autorités ont donc usé de la carotte et du bâton : après les événements, certains parents ont été placés en détention par la police tandis que d'autres se voyaient offrir de fortes sommes d'argent pour apaiser leur colère.

Clifford Coonan
The Independent

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Publié le 27 Juillet 2008

En juillet 2008, le Parti communiste chinois a lancé le premier sondage destiné à évaluer le degré de satisfaction du peuple vis-à-vis des pouvoirs publics. C'est une opportunité réelle d'instaurer un contrôle démocratique, estime le Nanfang Dushibao, un quotidien libéral de Canton.

Avec l'aval du pouvoir central, le Département d'organisation du Parti communiste chinois (PCC) a chargé le Bureau national des statistiques de réaliser un sondage auprès des Chinois sur leur degré de satisfaction vis-à-vis des organisations [administrations, organes du PCC et entreprises publiques]. Le sondage sera effectué chaque année. La première enquête a été lancée en juillet 2008 dans toutes les provinces de Chine. Les 80 000 personnes sondées ont été choisies dans les organes étatiques, dans les provinces, les villes, les préfectures, les bourgades et les villages. Elles sont interrogées sur leur degré de satisfaction vis-à-vis des administrations, l'image des cadres, leur sélection et la lutte contre la corruption. Elles sont invitées à donner leur avis et à émettre des propositions.

A peine le sondage a-t-il été annoncé qu'un débat a enflammé tout le pays. Ce n'est un secret pour personne que le Département d'organisation occupe une place extrêmement importante dans la vie politique du pays et dans la structure du pouvoir. Il a, entre autres missions, celle de sélectionner et nommer les cadres. Mais le Département d'organisation a toujours conservé un style de travail discret. [Ce sondage rompt avec cette tradition.] Il y a peu d'exemples d'un organe qui tout en assumant un pouvoir aussi important consulte le peuple. Atteindre un niveau d'ouverture tel que le "peuple" puisse donner son avis sur les administrations, améliorer le système d'évaluation des cadres, sanctionner les phénomènes de corruption, tels sont les objectifs principaux de ce sondage.

Il permettra de répondre aux interrogations suivantes : quel jugement porte la société sur les fonctionnaires et quel est le degré d'identification de la société au Département d'organisation ? Le Département d'organisation espère recueillir directement la véritable opinion publique des différentes classes de la société sur le pouvoir. Les masses populaires qui sont soumises à l'influence et aux restrictions du pouvoir ont beaucoup de choses à exprimer : des sentiments de colère, de désespoir, de crainte, d'espoir. Mais il reste une barrière, une distance entre l'opinion publique et le pouvoir. Le sondage crée cette opportunité : il offre une plate-forme où les opinions de toute sorte peuvent se libérer à l'intérieur et en dehors du PCC.

Recueillir les réactions du peuple avant de promouvoir les cadres est déjà une pratique courante. Mais les signaux que le sondage va libérer ne se limiteront pas à cela. Espérons que l'ensemble du travail de l'organisation puisse être moins opaque, afin que celle-ci soit plus en phase avec la volonté populaire. Cela signifierait que le pouvoir confère plus d'importance à l'approbation de son action par le peuple. L'objectif serait d'obtenir le soutien populaire grâce aux réalisations du pouvoir. Ce sondage a une grande signification, il nous montre la direction à suivre.

Nanfang Dushibao

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Publié le 26 Juillet 2008

En rupture totale avec les habitudes de la télévision chinoise, les épreuves sportives des Jeux olympiques de Pékin seront retransmises en direct et sans décalage sur les chaînes de la Télévision centrale (CCTV), a annoncé le 8 juillet son directeur, Jiang Heping, à l'agence officielle Zhongguo Xinwen She. Ce sera une première dans l'histoire de la télévision chinoise, a-t-il ajouté.

Selon Jiang Heping, les images habituellement diffusées "en direct" par CCTV le sont en général avec trente secondes de décalage, dit décalage technique, pour assurer la qualité de la diffusion. Cela veut dire que les événements se sont passés trente secondes avant la réception des images par les téléspectateurs. Jiang a expliqué que ce décalage est une façon habituelle de diffuser pour les télévisions du monde entier.

Lors des Jeux, le "décalage technique" ne sera pas employé pour les programmes de CCTV, ce qui veut dire qu'ils seront synchrones avec le signal émis par le Centre de retransmission internationale et que les spectateurs pourront voir les événements en temps réel, commente la deuxième agence officielle de Chine.

Les téléspectateurs chinois devraient donc être logés à la même enseigne que les étrangers, auxquels une transmission en direct a été promise. Cette annonce contredit cependant quelque peu les informations du quotidien hongkongais Mingpao, qui affirmait le même jour, mais sans citer ses sources, que le ministère de la Propagande imposerait un décalage de retranmision de dix secondes aux télévisions locales, pour éviter de retransmettre les images d'une manifestation inopinée pendant les épreuves. Le quotidien ajoutait que les sites Internet qui avaient retransmis les cérémonies du passage de la flamme sans licence de retransmission des Jeux avaient été sanctionnés et sommés d'arrêter.

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Publié le 26 Juillet 2008

Les manifestations "autorisées" à des emplacements fixes

Trois parcs pékinois seront réservés aux rassemblements pendant les Jeux olympiques, a annoncé Liu Shaowu, directeur du département de la sécurité du Comité d'organisation des JO de Pékin, le 23 juillet. Pour pouvoir y manifester, il sera nécessaire de demander une autorisation, et les rassemblements devront se tenir dans les lieux indiqués.

Selon Liu Shaowu, cette façon d'opérer est destinée à assurer l'ordre et la circulation pendant les Jeux et est courante dans les autres pays. Il a ajouté que la police chinoise protégera les droits des manifestants si leurs activités sont autorisées (par la police).

Les lieux prévus pour les rassemblements sont les parcs Shijie, Ritan et Zizhuyuan, à respectivement 16, 4,4 et 12 kilomètres de la place Tian'anmen, a précisé la presse officielle chinoise. Cette place, au centre de Pékin, a toujours été un haut lieu des démonstrations politiques officielles mais aussi des protestations pékinoises dans l'Histoire, et en particulier du mouvement pro-démocratique de 1989.

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Publié le 21 Juillet 2008

Pour la première fois en plus de vingt ans, une escouade de policiers s'est présentée hier à mon bureau. En uniformes impeccables, ils ont demandé mon certificat d'enregistrement, puis sont repartis en saluant. Il s'agit d'une démarche systématique, dans Pékin, pour contrôler l'identité de tous les étrangers et en expulser les milliers qui se trouvent en situation irrégulière.
En même temps, sur toutes les routes d'accès à la capitale, l'armée a installé trois « lignes de défense » et des centaines de check-up, causant des embouteillages homériques, allant jusqu'à sonder les bennes des camions avec des barres de fer, en quête de passagers clandestins.

Jingjing le panda rappelle le séisme du Sichuan. Yingying l'antilope tibétaine renvoie à l'émeute de Lhassa

Ces deux faits ne sont qu'un exemple du vent d'hystérie sécuritaire qui semble s'être emparé de la capitale chinoise, à dix-neuf jours des Jeux olympiques.
L'État fait fermer les écoles (qui donnaient des cours d'été), des bars, une université, des marchés. D'autres bistros sont privés de terrasse ou interdits (secrètement) de servir les Noirs ou les Mongols. Les provinciaux se voient interdire de monter à la capitale, et des centaines de milliers de touristes étrangers manquent à l'appel, faute d'avoir obtenu leur visa. Dans toute la Chine, les hôtels sont aux trois quarts vides. Les frontières du Népal et de Mongolie sont fermées, et celles avec d'autres États (Kazakhstan, Vietnam), en état d'alerte.
Pour des raisons inintelligibles, Pékin semble avoir perdu tous ses espoirs sur « ses » Jeux. Après avoir investi 30 milliards d'euros et des efforts inouïs pendant sept ans, il donne l'impression de ne plus y croire.


Le revers de la médaille. Ainsi, la municipalité, qui prétendait depuis des années réussir les « meilleurs Jeux de l'histoire olympique », se contente aujourd'hui d'espérer des « Jeux de haute qualité, aux couleurs de la Chine ». Entre l'ambition d'hier et celle d'aujourd'hui, le recul est frappant. D'autant plus insolite que des stades jusqu'aux autoroutes, des nouvelles lignes de métro jusqu'aux tours aux lignes futuristes, tout est là, pimpant et fier. Le CIO (Comité international olympique) lui-même félicite la Chine pour son « excellente préparation »?
Pour savoir d'où vient la crise, il faut se promener dans la rue, entendre les propos des Chinois entre eux. Car ils voient le revers de la médaille : la pollution terrible, négligée durant des années, la quasi-pénurie alimentaire et le prix du panier de la ménagère, qui a doublé en douze mois.
Les services de propagande avaient inventé, pour les JO, cinq mascottes. La rue s'est amusée à associer chacune d'elles à l'une des calamités qui se sont accumulées sur le pays en 2008.
Beibei le poisson devient le symbole du blizzard de février dans le Sud. Jingjing le panda rappelle le séisme du Sichuan. Huanhuan, la torche olympique, évoque sa promenade tourmentée à travers le monde (l'opinion commence à se rendre compte de la dégradation de l'image qui en résulte pour le pays). Yingying l'antilope tibétaine renvoie à l'émeute de Lhassa, et Nini l'oiseau à l'inflation galopante.


Excès de zèle. Pour le Chinois, cette allégorie est très claire. Elle traduit la perte du « mandat du Ciel », comme un signal que le régime n'est plus légitime. Ce qui explique toutes ces mesures autoritaires, y compris l'exécution, il y a quelques jours, de deux militants ouïgours du Xinjiang (intégristes et séparatistes), accusés d'avoir préparé des attentats terroristes.
Certaines des mesures de verrouillage de Pékin, comme celles appliquées aux bars, ressemblent à des excès de zèle de cadres intermédiaires anxieux de s'affranchir de toute critique au cas où le pire arriverait. Car la tension visible du régime reflète sa peur. Sans la moindre preuve, il affirme redouter des actes terroristes des Tibétains, des Ouïgours et des membres du Falungong, trois « bêtes noires » qu'il traque depuis dix ans, au point qu'on a du mal à se représenter la réalité de la menace. Cette peur cristallise moins une menace sur les Jeux que l'exaspération face aux problèmes, grandissant chaque jour - pollution et corruption -, auxquels le régime n'a pas de réponse.

Éric Meyer

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Publié le 19 Juillet 2008

Un réfugié ouzbek résidant en Suède a porté plainte contre un centre commercial ayant pour nom Samarkand. Selon lui, cette appellation porte atteinte à l'image de sa ville natale, la légendaire cité de la route de la soie inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Il demande 1 million de couronnes (166 000 euros) de dommages et intérêts, rapporte le Smålandsposten. Il existe en Suède des gens cupides capables d'actes immoraux", plaide le patriote. Si la justice suédoise lui donne gain de cause, il consacrera cette somme à la restauration d'un orphelinat et de monuments historiques dans la ville ouzbèke. La direction du centre commercial de Växjö ne l'entend pas de cette oreille, indique The Local : selon elle, l'enseigne associe deux mots suédois, samsas ("être ensemble") et marknad ("marché").

Claire Maupas

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Publié le 15 Juillet 2008

Les JO ouvrant le 8 août prochain, la Chine accentue la répression contre les "séparatistes" du Xinjiang. Une tentative pour discréditer la mouvance autonomiste ouïgoure, dénonce le Centre d'information du Turkestan oriental, la principale organisation ouïgoure en exil.

Pour l'instant, sur l'année 2008, la police chinoise a interpellé quatre-vingt-deux personnes soupçonnées de terrorisme, et les autorités renforcent leur dispositif contre les "mouvements séparatistes" [nom que Pékin donne aux mouvements rejetant le contrôle fort que le pouvoir central chinois exerce sur la région du Xinjiang, zone ouïgoure située dans le nord-ouest de la Chine, à la frontière du Pakistan et des républiques d'Asie centrale]. C'est la première fois cette année que les autorités rendent ce nombre public.

Citant les propos de Chen Zhuanwei, le chef de la police d'Urumqi – capitale de la "région autonome" du Xinjiang –, l'agence de presse officielle Xinhua a indiqué le 10 juillet 2008 que les 82 personnes interpellées étaient soupçonnées d'appartenir à cinq organisations "conspirant pour saboter les Jeux olympiques de Pékin". [Le 3 juillet 2008, le vice-ministre de la Sécurité publique a déclaré que le Mouvement islamiste du Turkestan oriental était la principale menace pour la sécurité des Jeux.]

Selon Xinhua, les forces de police recherchaient également 66 militants radicaux liés à des mouvements terroristes, extrémistes religieux ou séparatistes. L'ensemble des coups de filet auraient permis le démantèlement de 51 organisations criminelles et l'interpellation de 217 suspects et 268 criminels recherchés. Résultat : le taux de criminalité aurait diminué de 12,6 % à Urumqi. La police aurait également mené des opérations commandos sur 41 sites identifiés comme des "écoles religieuses clandestines" et des "centres d'entraînement au djihad".

L'agence de presse officielle n'a fourni aucune preuve confirmant les déclarations des forces de l'ordre et n'a communiqué aucun chiffre faisant état de victimes dans les rangs de la police ou des suspects. Pourtant, des rapports nationaux confirment la mort d'au moins sept suspects lors d'opérations policières cette année.

Le chef de la police d'Urumqi a annoncé son intention de poursuivre la répression contre les "organisations terroristes" avant le début des Jeux. "Tous les membres des forces de police doivent agir immédiatement et participer pleinement à la sécurité des Jeux pour veiller à ce qu'aucun incident ne se produise", a déclaré Chen à propos d'une deuxième offensive lancée le 17 juin dernier. La veille, Xinhua avait révélé que cinq Ouïgours avaient été tués dans une cachette où vivaient quinze membres d'un groupe d'entraînement à la "guerre sainte".

Selon Li Wei, directeur du Centre de recherche antiterroriste, le gouvernement central est en état d'alerte maximal en raison de nombreuses "menaces" émanant des groupes indépendantistes ouïgours. "Nous avons vu une vidéo diffusée sur Internet en ouïgour [une langue turque] appelant au sabotage des Jeux olympiques", déclare Li.

Pourtant, le Centre d'information du Turkestan oriental, basé en Allemagne, dément ces informations et accuse Pékin de "vouloir discréditer" la mouvance autonomiste. "Nous sommes opposés à l'organisation des Jeux par Pékin, mais nous n'avons jamais eu l'intention de recourir à la violence, car nous respectons l'esprit pacifique des Jeux olympiques", a déclaré Dilxadi Rexiti, porte-parole de l'organisation. "Toutefois, nous reconnaissons que certains Ouïgours ne pouvant plus supporter l'oppression chinoise ont peut-être organisé des opérations de rébellion contre les autorités." Rexiti s'est dit préoccupé par la sécurité des quatre-vingt-deux prisonniers ouïgours. "Aucun avocat chinois n'ose défendre les droits des détenus ouïgours, surtout quand ils sont soupçonnés de terrorisme, dit-il. Nous craignons que les prisonniers ne soient soumis à la torture afin de leur extorquer des aveux."

Minnie Chan
South China Morning Post

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Publié le 9 Juillet 2008

le porc miraculé

Un cochon a été extrait vivant des décombres trente-six jours après le tremblement de terre qui a dévasté le Sichuan. L'endurance de l'animal, secouru le 22 juin, a ému les populations, rapporte le Guangzhou Ribao. Plus question de transformer la bête en porc à la sichuanaise : le musée Jianchuan de Chengdu l'a adopté afin de le chérir jusqu'à sa mort naturelle et lui a donné un petit nom, Sanshi Liu War – Bébé 36 – et un nom officiel, Zhu Jian Qiang – Cochon persévérant . A quoi Bébé 36 doit-il sa survie ? Il s'est retrouvé prisonnier d'un espace suffisamment grand pour ne pas se blesser en bougeant, et suffisamment exigu pour ne pas perdre d'énergie, explique le Dongfang Zaobao. Un tas de charbon lui a permis de soulager sa faim en suçant des morceaux de combustible. Le miraculé avait quelques réserves : il affichait 150 kilos avant le séisme – mais n'en pesait plus que 50 à l'issue de son calvaire.

Claire Maupas

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Publié le 7 Juillet 2008

Sous très forte influence chinoise

Après les émeutes postélectorales à Oulan-Bator, qui ont été suivies d'un état d'urgence de quatre jours, le calme semble revenu. La presse chinoise s'est gardée de commenter les événements, et fait appel à la presse de Hong Kong pour louer les réalisations économiques mongoles dans le sillage du développement chinois.

Après l'éclatement de l'URSS, la Mongolie est sortie de l'orbite russe pour chercher sa propre voie. Elle pratique aujourd'hui le multipartisme, et compte deux partis principaux, le Parti populaire révolutionnaire mongol et le Parti démocratique mongol. Selon les résultats partiels des élections, le premier a obtenu 40 des 76 sièges au Parlement et peut donc se maintenir au pouvoir. Ce ne sont pas les questions diplomatiques qui étaient au cœur des élections, mais bien le thème du développement économique et social. Or le développement de ce pays ne peut se faire sans la Chine.

La Mongolie est riche en ressources, ses réserves de charbon sont estimées entre 50 milliards et 150 milliards de tonnes, et celles de pétrole entre 3 milliards et 6 milliards de barils. Mais, faute de fonds, de techniques et du cadre juridique nécessaire, le pays a loupé le coche du développement dans les années 1990. En 2006, il promulgué une loi sur les ressources minières et a renforcé sa coopération avec la Russie, la Chine et le Japon. En 2007, la croissance de l'économie mongole était de 9,9 %, soit 2,4 points de plus que l'année précédente. Mais l'inflation a atteint le taux inédit de 15 %, et l'opposition s'en est servi pour attaquer le gouvernement.

La Mongolie ne peut pas s'appuyer sur la Russie. Or les Etats-Unis et le Japon sont très intéressés par la Mongolie, et espèrent prendre part à l'exploitation des ressources minières. Mais seule la Chine peut apporter à la Mongolie les fonds, les techniques et les produits commerciaux dont elle a besoin, et, plus important, la région autonome de Mongolie-Intérieure [chinoise] est une véritable plate-forme pour les échanges économiques et culturels, un avantage dont ne dispose aucun autre pays. Entre 2003 et 2007, la Chine a apporté plus de 3 000 milliards de yuans [300 millions d'euros] en aides et en prêts à la Mongolie, plus qu'au cours des cinquante années précédentes. Cette augmentation a permis l'approfondissement de la coopération économique entre les deux pays, qui s'est exprimé par un accord de coopération dans le domaine des matières premières. La Chine ayant une grande place dans l'économie mondiale, cet accord a dégagé un fort potentiel pour la Mongolie, et a entraîné un réchauffement rapide du commerce bilatéral. La Chine a supplanté la Russie comme premier partenaire économique de la Mongolie, et 90 % des produits de consommation sur le marché mongol proviennent de Chine. A la fin 2007, la Chine avait investi 1 181 milliards de dollars dans 3 769 projets économiques mongols, et était le premier investisseur dans le pays.

Environ 70 % du commerce bilatéral passe par la région autonome de Mongolie-Intérieure. Dans les importations chinoises en Mongolie, 70 % proviennent de la région autonome. L'établissement d'une zone commerciale spéciale à la frontière est en projet. Les commerçants mongols sont eux aussi très actifs, ils commercent dans les deux sens entre Mongolie-Intérieure et Mongolie, où les produits culturels de Mongolie-Intérieure sont très appréciés. Mais il y a aussi des couacs. Le journal japonais Yomiuri Shimbun a rapporté que certains Mongols harcelaient les restaurants et hôtels installés par des Chinois en Mongolie pour qu'ils cessent d'utiliser des pancartes utilisant les caractères chinois. Le Yomiuri cite encore des Mongols affirmant que "les Chinois prennent le travail des Mongols". Mais en fait, sur place, on observe que ce sont les entreprises mongoles, voire japonaises, qui aiment employer des ouvriers chinois, car ils sont durs à la tâche, respectent les règles et ont une haute productivité.

La bonne santé de l'économie chinoise et la politique de développement bénéficie aux pays voisins, en ce sens qu'il leur suffit de se laisser porter par le souffle de la Chine pour jouir de sa prospérité, et il n'y a pas d'exception à cela.

   

Wenweipo

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Publié le 4 Juillet 2008

Au printemps dernier, une flambée des prix a suscité la panique dans le pays. Depuis, les Chinois s'inquiètent

la fin de l'hiver 2008, les dirigeants chinois découvrirent qu'une chose ne tournait pas rond. En six mois, sur les marchés, le prix du porc venait de monter de 80 % : les ménagères tentaient en vain de marchander, puis commandaient quelques dizaines de grammes et non par livres comme d'habitude. La hausse folle touchait, par effet boule de neige, les ?ufs, la farine, l'huile, surtout le riz.
On assista à un début de panique. À Canton, à Shanghai, les supermarchés durent limiter les ventes autorisées à un sac de 25 kilos de riz par acheteur. Même à ce prix, tous les matins, passé 10 heures, les rayons étaient vides : un vieux réflexe qu'on croyait oublié refaisait surface, celui du stockage, en vue de disette !

Une riposte fulgurante. Très vif, le Premier ministre, Wen Jiabao, descendit à Hong Kong : enclave qui préférait le riz de Thaïlande, laquelle venait de fermer ses portes à l'exportation. Wen affirma à la télévision que les greniers chinois avaient 6 mois de réserves (250 millions de tonnes), et en enverraient à Hong Kong chaque fois que nécessaire.
Trois jours après, des trains entiers de farine et de riz des silos d'État arrivaient dans le Sud, faisant dégonfler les prix : la Chine venait de démontrer qu'elle, au moins, ne connaissait pas la pénurie !
Peu après, le ministère de l'Agriculture transformait l'essai en publiant la récolte d'été, excellente, comme partout dans la région : 120 millions de tonnes (+ 2,4 %), et pour toute l'année plus de 500 millions de tonnes? La crise était vaincue - pour l'instant !


Des fondamentaux non durables. Cependant, l'alerte continue à clignoter à la Bourse de Chicago, qui sait que Pékin, pour la première fois en neuf ans, ne va plus exporter de maïs, au moins cette année. C'est que son agriculture prend, depuis vingt ans, les coups d'une prodigieuse mutation.
Par centaines de millions, les paysans montent à la ville (déjà 56 % de la population, 700 millions d'habitants). Ils quittent le riz pour le pain et exigent de la viande, des œufs, de la bière, produits grands dévoreurs de céréales. Sans compter l'arrivée de la voiture, dont 10 millions seront achetées cette année, et comme le pétrole ne suffit pas, dès l'an dernier, 3 millions de tonnes de maïs ont troqué le supermarché pour la station-service, transformées en éthanol.
Les « ceintures vertes » des villes disparaissent sous le béton. Depuis 1978, la terre cultivable a chuté de 121 millions d'hectares à 105 en 2006. C'est la limite, alors que la Chine n'a que 7 % de son territoire cultivable.

Pénurie d'eau. Enfin, la Chine, qui n'a qu'un quart de la ration mondiale d'eau, la gaspille. 70 % va aux champs. Avec le manque, des millions d'hectares ne sont plus arrosés. La nappe aquifère a baissé à 100 mètres, parfois à 1 000 mètres. Dans vingt ans, elle sera vide. Tout se passe comme si, sous l'angle alimentaire, la terre chinoise ne pouvait pas supporter une si lourde population.
Courant mai, l'économiste américain Leister Brown alertait Pékin : sous dix ans, la Chine devrait acheter jusqu'à 10 % de son grain, 50 millions de tonnes, ou la totalité du marché libre mondial? Au risque d'affamer les pays pauvres d'Afrique ou d'Asie, incapables de payer?
Dans un domaine, au moins, cette « fiction » est déjà la réa- lité : la Chine ne peut plus produire assez d'huile, et commande cette année pour 9 milliards de dollars de graines de colza à l'Amérique, sans compter d'énormes stocks de soja argentin et du Brésil. On voit à l'horizon de la planète verte une tempête qui se prépare, made in China.

Eric Meyer, à Pékin

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