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Publié le 1 Juillet 2008

Le "nid d'oiseau" protégé par des missiles sol-air
 
Pour parer à l'éventualité d'attentats terroristes pendant les Jeux olympiques, Pékin vient d'installer des missiles antiaériens autour du stade national, connu en Chine sous le nom de "nid d'oiseau", du fait de sa structure métallique entrelacée, rapporte le journal singapourien Lianhe Zaobao.

Interrogé par le journal hongkongais South China Morning Post, Ma Xin, le conseiller pour la prévention antiterroriste auprès du comité d'organisation des JO, explique que Pékin ne fait que suivre l'exemple des Grecs, des Allemands et des Sud-Coréens, organisateurs des précédents JO et Coupe du monde. Il refuse d'indiquer le nombre et le modèle de missiles déployés, mais des photos sont déjà publiées sur certains sites, sur lesquelles on aurait reconnu le "Redflag-7" (qui serait une copie chinoise d'un modèle de missile sol-air français), destiné à intercepter des cibles de basse altitude. Certains internautes pékinois se disent d'ailleurs impressionnés par ces missiles déployés sous leurs yeux, scène qu'ils n'avaient vue jusque-là que dans des films, selon un autre journal hongkongais, le Singtao Jihpao.

A l'approche des JO et dans un contexte où Pékin s'alarme d'une agitation indépendantiste supposée accrue, la Chine renforce de jour en jour ses dispositifs de sécurité. Un nouveau commando - spécialisé dans la lutte antiterroriste - de 120 personnes vient d'être mis en place, qui comprend une dizaines de femmes.

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Rédigé par Taichichouaneur

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Publié le 28 Juin 2008

 La presse chinoise a disposé d’une liberté sans précédent pour couvrir le séisme du Sichuan. L’appareil d’Etat était dépassé par les événements. Mais il tente aujourd’hui de reprendre la main.

Les images de corps sans vie empilés, de leurs proches en pleurs hurlant de désespoir, de rescapés emmitouflés dans des tenues de l’armée, ont fait le tour du monde. Cela s’est passé le 12 mai dans la province chinoise du Sichuan. Le grand tremblement de terre de magnitude 8, qui a fait près de 100 000 morts [70 000 morts et au moins 20 000 disparus], restera gravé dans nos mémoires. Les centaines de journalistes chinois et étrangers qui se sont rendus sur les lieux de la catastrophe et ont transmis des nouvelles du séisme dès la première heure constituent aussi un événement majeur dans l’histoire de la presse chinoise.
C’est la première fois depuis la fondation de la Chine communiste [en 1949] que les journalistes ont pu travailler aussi librement. C’est aussi la première fois depuis les événements de Tian’anmen, en 1989, que la Chine est le principal théâtre d’opérations de la presse. Mais, contrairement à il y a dix-neuf ans, cette fois, l’initiative en revient au gouvernement chinois. Le rédacteur en chef de Phoenix TV, Lü Ningsi, y voit une évolution logique et non une “décision intempestive”. Cette avancée est le fruit d’années d’efforts incessants de la part des professionnels des médias en Chine pour repousser les limites de l’information.
L’inertie des rouages traditionnels ne pouvait toutefois pas disparaître du jour au lendemain. Le jour même du tremblement de terre, les différents médias chinois ont reçu comme d’habitude des ordres du département de la Propagande leur interdisant de dépêcher des journalistes sur place et leur demandant d’utiliser uniquement les services de l’agence officielle Xinhua. Mais, cette fois-ci, personne n’a respecté les consignes. Leur sens de l’information a fait sentir aux journalistes qu’un événement majeur venait de se produire. Aussi, sans tenir compte des interdictions, ils se sont précipités sur les lieux de la catastrophe avec l’idée de servir comme bénévoles s’ils ne pouvaient pas envoyer leurs reportages. Et le département de la Propagande n’a pas demandé, comme par le passé, aux médias de rappeler leurs journalistes. [Il semble que les journalistes du groupe Nanfang, réputé pour ses enquêtes approfondies, aient finalement reçu l’ordre de rentrer à Canton les premiers jours de juin, mais on ne sait pas si cela a été suivi d’effet.]
“Sur place, personne n’empêchait les journalistes et les bénévoles de passer, et, quand on demandait des renseignements aux autorités, celles-ci se montraient très coopératives”, raconte Long Zhi, un journaliste parti de son propre chef sur les lieux de la catastrophe.
Les médias chinois n’avaient jamais connu cela : au cours de ce tremblement de terre, ils ont disposé d’un espace d’expression ouvert, sans que personne soit là pour les museler. Le changement le plus spectaculaire s’est opéré sur CCTV, la chaîne de télévision nationale. Le 12 mai, à 15 h 12, CCTV a débuté ses émissions en direct sur le séisme. A partir de ce moment-là, la chaîne, forte d’une importante équipe de reporters sur place (environ 160), a diffusé en continu près de 200 heures de direct, établissant ainsi un nouveau record dans l’histoire chinoise du direct télévisé.
Couvrir la catastrophe de façon positive

En Chine populaire, il faut remonter à la rétrocession de Hong Kong, en 1997, pour trouver un précédent. Auparavant, le direct était un mode de diffusion jugé très délicat car impossible à soumettre à une censure préalable. [La télévision diffuse parfois des émissions en “faux direct”, c’est-à-dire avec un décalage de quelques secondes entre l’événement et la diffusion. Cela permet de filtrer les images : lors de la remise de la flamme olympique en Grèce, les spectateurs chinois n’ont rien vu des “perturbations” de la cérémonie.] Pour le célèbre réalisateur et présentateur vedette de CCTV Bai Yansong, la couverture du séisme n’a pas été “un simple direct” : elle a donné une nouvelle image de l’Etat. “Désormais, juge-t-il, aucun retour en arrière n’est possible, on ne peut qu’aller vers plus d’ouverture.” Le 18 mai, les émissions en direct de CCTV avaient déjà attiré plus de 900 millions de téléspectateurs Les journalistes chinois ont dé­montré, à la faveur de cette ouverture, qu’ils étaient animés de nobles idéaux et d’une grande conscience professionnelle. Mais leur comportement leur a parfois valu des critiques. Certains journalistes sont allés dans les hôpitaux interviewer des orphelins étreignant le corps de leurs parents morts dans le séisme, en leur posant ce type de questions : “Ton papa et ta maman sont morts. Que ressens-tu maintenant ?” Au cours d’un reportage en direct, un journaliste en quête de sensationnalisme n’a pas hésité à faire irruption dans le bloc opératoire pour interviewer médecins et blessés ! Les journalistes de Chine populaire ont à eux-mêmes.

La fenêtre donnant sur le Sichuan a été ouverte ; la capacité du pouvoir actuel à gérer la crise est mise à l’é­preuve, et ce test doit se dérouler au vu et au su de tous, sinon la profonde émotion suscitée par la catastrophe et les louanges adressées au gouvernement risquent de laisser place très facilement au désespoir et à la colère. Or l’attitude du gouvernement chinois aujourd’hui paraît particulièrement hésitante. Le 23 mai, la presse a tout d’abord reçu un avis du département de la Propagande, lui demandant de couvrir la catastrophe du Sichuan de façon positive. Ensuite, le 27 mai, les grands portails Internet ont reçu des consignes très détaillées mais difficiles à faire respecter. Ainsi, il leur est interdit de dénoncer les constructions “en fromage de soja” [utilisant des matériaux de mauvaise qualité], qui sont à l’origine de nombreux effondrements ; de dire que le tremblement de terre avait été annoncé par certains spécialistes ; d’attaquer le gouvernement pour la lenteur et l’inefficacité des secours et pour sa répartition incohérente de l’aide matérielle ; d’affirmer que le séisme est l’expression d’une colère ou d’une condamnation céleste [la catastrophe naturelle est dans l’imaginaire collectif chinois un signe annonçant un changement de régime, la perte de légitimité du gouvernement].
Durant la catastrophe, le gouvernement et la population ont été sur la même longueur d’onde comme jamais auparavant. Il était urgent de sauver des vies, et la recherche des responsabilités passait au second plan. Quand, au cours de la première se­maine, alors que l’urgence était à son comble, les médias se sont hasardés à mettre en cause la compétence des équipes de secours gouvernementales et la qualité des constructions, ils se sont fait spontanément vilipender par l’opinion publique. Mais, vingt jours après le séisme, des voix ont commencé à s’élever dans la population pour demander que les responsabilités soient établies, enfonçant, semble-t-il, le gouvernement dans son conservatisme. Le bras de fer entre l’opinion et ceux qui la contrôlent a commencé...

 

Zhang Jieping
Yazhou Zhoukan

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Publié le 26 Juin 2008

Alda Engoian

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Publié le 24 Juin 2008

Comment les provinces chinoises peuvent-elles venir en aide aux victimes du séisme du 12 mai ? La solution du déplacement de population de province à province, grâce à un mécanisme de jumelage, est proposée. Mais elle est loin de faire l'unanimité.

Dans certaines régions sinistrées, les autorités souhaiteraient recourir au déplacement de populations vers d'autres provinces, pour alléger la pression démographique. En effet, de nombreux villages ont été purement et simplement rayés de la carte, et dans les zones montagneuses, les terrains constructibles sont naturellement limités. Mais aucune province ou grande municipalité n'a pour l'instant explicitement donné son accord à l'accueil de ce genre d'immigrés.
Cette idée a d'abord été soulevée par la préfecture de Qingchuan, le 23 mai, par le biais d'une circulaire encourageant les autorités des communes lourdement touchées à faire émigrer une partie des sinistrés vers d'autres régions du Sichuan, mais aussi vers les provinces éloignées du Zhejiang (est de la Chine) et du Shaanxi (nord du pays). Le même soir, l'état-major des secours aux sinistrés à Qingchuan faisait savoir que le district s'était déjà fixé l'objectif d'un relogement de 30 000 personnes vers ces destinations. Au Zhejiang, le programme de relogement reposerait sur le mécanisme de jumelage à vocation humanitaire avec Qingchuan mis en place par le ministère des Affaires civiles.
Quand elle s'est propagée sur Internet, la nouvelle a suscité de nombreux remous. Sur des forums comme Tianya, le débat a fait rage sur l'opportunité de déplacer vers le Zhejiang les sinistrés du Sichuan. Un internaute originaire du Zhejiang a estimé que les nouveaux arrivés auraient du mal à s'intégrer du fait des différences d'habitudes de vie, tandis que d'autres rétorquaient qu'il était de la responsabilité des provinces côtières riches d'apporter leur soutien aux sinistrés.

L'opinion des autorités locales est pour l'instant réservée. Les autorités du Zhejiang ne se sont pas montrées très favorables à l'idée de leurs homologues de Qingchuan. Cheng Ke, directeur du Bureau des affaires civiles de la province du Zhejiang, nous a confié que le gouvernement serait bien obligé de le faire si l'Etat l'exigeait absolument. Pour recevoir des migrants, ils devraient alors prendre en compte toute une série de problèmes économiques et sociaux qui en découleraient, sans parler du coût financier et de la mise à disposition des terrains nécessaires. De son côté, le département de la Propagande du Zhejiang a demandé aux médias locaux de ne diffuser aucune information à ce sujet.

Les inquiétudes du Zhejiang ne sont certes pas dénuées de tout fondement. On a pu voir, avec le déplacement massif de population lors de la réalisation du barrage des Trois-Gorges [à quelques centaines de kilomètres de l'épicentre du séisme], les problèmes sociaux que de tels transferts pouvaient poser. D'après Cheng Ke, le Zhejiang a déjà dû accueillir plus de 9 000 personnes originaires de la région des Trois-Gorges. Comme il était impossible de leur affecter un village entier, ils ont été répartis entre les villes de Hangzhou, Jiaxing et Huzhou. Bien que les pouvoirs publics locaux aient mis à leur disposition des facilités d'emploi et des aides financières, leur intégration à la population locale ne se passe pas sans anicroches : par exemple, ils pensent qu'il est inutile d'avoir une plaque pour servir de taxi, alors que les locaux l'estiment nécessaire ; ils trouvent donc anormal de se faire arrêter pour cela et n'hésitent pas à porter plainte. Ces dernières années, les habitants des Trois-Gorges qui ont été déplacés dans d'autres régions du pays ont souvent choisi de regagner leur terre natale au moyen de la prime de relogement.

Par ailleurs, à Dujiangyan, la municipalité a sondé les habitants des communes les plus touchées de sa circonscription pour connaître leurs intentions, mais sans évoquer explicitement la possibilité d'être relogés dans d'autres provinces. D'un côté, les sinistrés aspirent à quitter cet endroit dangereux pour commencer une nouvelle vie dans des régions plus riches, mais d'un autre côté, le manque de clarté du projet de relogement et les incertitudes inhérentes à toute migration les inquiètent.

D'après un fonctionnaire chargé de la vie quotidienne au quartier général des secours aux sinistrés, il n'y a pas encore de projet national de déplacement de population. Liang Wei, directeur adjoint de l'institut d'urbanisme de l'université Qinghua, à Pékin, considère qu'il faut promouvoir dans tout le pays des mesures d'aide à l'emploi et adopter de nouveaux modes de solidarité pour inciter les habitants des régions sinistrées à venir travailler dans les grandes villes. Cela permettrait de réduire la charge du relogement de la population pour les régions sinistrées, tout en permettant aux victimes du séisme d'oublier leur malheur en menant une vie mieux remplie et d'amasser à nouveau des richesses pour retrouver au plus vite une vie sociale normale.

 

 

Chen Zhongxiaolu, Wang Xiaolin, Zhao Hejuan, Li Zhigang
Caijing

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Publié le 23 Juin 2008

Il est aussi absurde de regretter le passé que d'organiser l'avenir.

[ Roman Polanski ]

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Rédigé par Taichichouaneur

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Publié le 22 Juin 2008

Les Chinois se croyaient égoïstes et voués au culte de l’argent. A tort : l’ampleur de la solidarité après le séisme du Sichuan annonce peut-être une nouvelle ère.

Peut-être la Chine sortira-t-elle transformée de l’an­née 2008 ! Le 19 mai à 14 h 28 [une semaine précisément après le séisme], 1,3 milliard de personnes se sont immobilisées et ont fait silence en même temps. Il faut sans doute remonter à la mort de Deng Xiaoping pour trouver un tel moment de recueillement à l’échelle nationale. L’hommage était rendu cette fois-ci à de simples citoyens, à des habitants comme vous et moi. A la fin des trois minutes de silence, un grand courant d’émotion a parcouru la foule rassemblée sur la place Tian’anmen, qui, sans s’être concertée (ni en avoir eu besoin), s’est mise à scander : “Sichuan, tiens bon !”, “Allez la Chine !” Les gens, le poing levé, étaient en pleurs – comme l’étaient toutes les personnes rassemblées devant leur poste de télévision. Mais cette ferveur ne peut être réduite à du patriotisme. Elle est aussi faite d’amour pour leurs compatriotes.
Trente ans après le lancement des réformes, la condition des Chinois s’est améliorée, mais cela s’est accompagné d’un effondrement des valeurs morales et d’un grand vide spirituel. La population est préoccupée par le manque de sécurité des produits alimentaires chinois, la malhonnêteté de certains marchands ou encore la corruption parmi les agents de l’Etat.
Or, tout à coup, nous avons vu des images étonnantes : celle d’un handicapé se traînant à la force des bras jusqu’à un comptoir de collecte de dons ou celle de ces malades des “villages du sida” de la province du Henan [où la population a été contaminée en vendant son sang], si souvent oubliés, qui ont téléphoné pour proposer leur aide financière – correspondant à un mois de revenus ! Oublions l’avarice d’une minorité de richards et la mesquinerie de certains cadres qui ont fait fortune dans l’industrie charbonnière, pour ne regarder que ces Chinois ordinaires, considérés d’habitude comme des êtres grossiers, ces Chinois qui sont pourtant ô combien admirables !
La construction d’une société ci­toyenne implique une morale ci­toyenne fondée sur la confiance mu­tuelle. Chacun a eu les oreilles rebattues de ces histoires de héros qui ont sauvé des vies au mépris de la leur. C’est pourtant leur caractère collectif qui rend ces ­histoires particulièrement émouvantes, et qui nous fait soudain prendre conscience de l’existence d’une confiance réelle : il est encore possible de confier les enfants aux enseignants et il est encore possible de compter sur les gens de son village pour s’occuper des anciens.
Ces histoires innombrables prouvent une chose : en cas de crise, chacun est prêt à protéger les autres comme les siens, en attendant la réciproque. Il est certain que le tremblement de terre du Sichuan a donné l’occasion à chacun de réaffirmer ses capacités et sa conscience du bien et du mal, et à l’ensemble de la population de réaffirmer la confiance mu­tuelle et l’entraide. Cette tragédie a fortement contribué à l’éveil d’une morale ci­toyenne. De ce point de vue, lorsque les gens crient “Allez la Chine !”, “la Chine” représente ici plus eux-mêmes que le gouvernement.


Des bénévoles accourus sans préparation ni formation

L’Etat a certes démontré sa compétence, et la gendarmerie, les pompiers et l’armée ont été impressionnants par leur abnégation, ne craignant ni la fatigue ni le danger pour sauver des vies. Cependant, il faudrait encore moins oublier le dévouement des in­nombrables volontaires. Pour dire les choses telles qu’elles sont, la démarche de ces gens qui ont accouru sur les lieux au volant de leur voiture, sans aucune préparation ni formation préalable, avait un côté un peu balourd et brouillon. Cela a pourtant permis de libérer une énorme énergie.
On peut se demander quel besoin il y a de solliciter l’aide de bénévoles ou d’organisations non gouvernemen­tales, puisque le gouvernement fait preuve d’une réelle efficacité. La ré­ponse est simple : lors des catastrophes naturelles, c’est une lutte contre la montre et on ne peut pas tout miser sur une seule institution. En 2005, le gouvernement américain a tardé à porter secours aux victimes de l’ouragan Katrina, qui a ravagé La Nouvelle-Orléans, mais de nombreuses associations et entreprises sont intervenues en première ligne, et beaucoup plus vite.
En Chine, les associations se ­heurtent depuis longtemps à de nombreuses difficultés, notamment pour récolter des fonds [pour exister, elles doivent être enregistrées, donc contrôlées par les autorités]. Les personnes enclines à la philanthropie ne savent pas très bien si les organismes recevant les dons sont dignes de confiance. En l’absence de concurrence, certaines associations semi-gouvernementales ont une structure très lourde qui obère leur efficacité. De plus, la levée de fonds par des associations d’initiative populaire leur fait souvent courir le risque de se placer dans l’illégalité [très peu sont habilitées à le faire].

Le manque de maturité des associations explique certaines scènes de pagaille au cours de ces opérations de secours qui ont mobilisé tout le pays. En situation inconfortable, les associations caritatives ont eu du mal à ­collecter sur-le-champ des fonds suffisants et ne disposaient pas d’un grand nombre de bénévoles formés prêts à intervenir dans l’urgence sur les lieux de la catastrophe, comme c’est le cas à l’étranger. Les associations chinoises manquent aussi de mécanismes de coordination bien rodés leur permettant d’échanger des informations et de répartir les tâches avec efficacité. Les grands organismes publics et semi-gouvernementaux, eux non plus, ne sont pas adaptés à cette contrainte.
Depuis trente ans, les pouvoirs publics ont progressivement cédé au marché une partie de leur domaine, ce qui a permis à la Chine d’entrer dans une phase de prospérité sans précédent. Néanmoins, le désengagement du gouvernement a parfois été trop poussé et trop rapide – par exemple dans l’éducation, la santé et les services sociaux. Chaque fois que j’observe les débats à ce sujet, je ne peux m’empêcher de penser : et la place des citoyens dans tout cela ?
Les initiatives populaires qui se sont manifestées du nord au sud du pays pour apporter leur aide aux sinistrés sont encourageantes ; sont-elles le signe que nous sommes entrés dans une nouvelle ère ? Entre le gouvernement et le marché, la Chine commencerait-elle à voir émerger un troisième secteur ? J’espère que cette année hors normes sera un tournant dans le processus de réformes et d’ouverture, qu’elle fera de notre peuple des citoyens sûrs d’eux et pleins d’initiative, et qu’elle fera entrer notre pays dans une ère doublement bénéfique, où nous aurons un gouvernement fort et une société forte.

* Chroniqueur hongkongais.

Liang Wendao*
Nanfang Dushibao

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Publié le 20 Juin 2008

Dans l’imaginaire traditionnel ­chinois, une grave catastrophe naturelle est forcément l’expression de la colère du Ciel – tiannu – contre les humains. C’est aussi l’annonce d’une possible remise en cause du mandat céleste, source de la légitimité politique du pouvoir.
Mais qui parle de colère du Ciel à propos du séisme au Sichuan ? Personne. Le terme est soigneusement évité par la presse chinoise, Internet compris. Pourquoi cette omission ? L’idée est-elle démodée ? Les Chinois sont-ils tous devenus trop matérialistes et donc peu superstitieux ? Non, car l’expression fleurit sur les sites en chinois en dehors de la Chine. Ainsi, malgré une relative transparence dans la gestion de cette terrible catastrophe, il existe manifestement une ligne rouge à ne pas franchir.
Mais il sera plus difficile de chasser ce sentiment ancestral de l’esprit de la population que de lui ­interdire d’en parler. D’autant que, il y a moins de deux ans, la Chine ­célébrait en grande pompe le trentenaire du tremblement de terre de ­Tangshan, qui avait officiellement fait 240 000 morts. Le séisme de juillet 1976 avait précédé de peu la mort de Mao et finalement inauguré l’ère de Deng Xiaoping.
Que se passera-t-il cette fois ? Le gouvernement prend les choses au sérieux, comme le montrent la rapidité de sa réaction, son ouverture vers le monde extérieur et surtout ses gestes inhabituels envers les victimes. Il a autorisé une interruption du parcours de la flamme olympique et ordonné un deuil national de trois jours et la mise en berne du drapeau national. Les internautes clameront que c’est bien la première fois que la République populaire s’incline devant des citoyens de base ! Les plus traditionnels diront que c’est une version moderne du décret de repentance de l’empereur, par lequel celui-ci tentait d’éviter le changement de mandat céleste.

Chen Yan

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Publié le 16 Juin 2008

Revenu au pouvoir à Taipei, le Kouomintang a réenclenché le processus de dialogue avec le Parti communiste chinois. Résultat : les pourparlers entre les deux Etats vont reprendre le 11 juin après dix ans d’interruption.

La glace a-t-elle été rompue ou a-t-elle fondu ? Qu’importe, l’essentiel est que les dirigeants des deux partis politiques au pouvoir de part et d’autre du détroit de Taïwan se soient enfin rencontrés, animés de bonnes intentions [pour la première fois de­puis 1949. Les précédentes visites d’un représentant du Kouomintang (KMT) sur le continent, depuis 2005, anticipaient la reprise du pouvoir par le parti nationaliste à Taïwan lors de l’élection en avril dernier de Ma Ying-jeou à la présidence de l’île]. Les deux interlocuteurs sont convenus d’une reprise des pourparlers [au niveau gouvernemental, qui avaient cessé depuis 1999] vers la mi-juin et la Chine devrait ouvrir en juillet quatre aéroports aux liaisons directes avec Taoyuan [aéroport international de Taipei]. Le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Hu Jintao, a surtout pro­mis pour la première fois que la question de l’existence de Taïwan sur la scène internationale pourrait être négociée.

Il faut certes attendre que les deux prochaines séances de discussions entérinent officiellement ces différentes mesures. Mais cette rencontre entre Wu Poh-hsiung, président du Kouomintang (KMT), et Hu Jintao aura au moins eu le mérite de créer un climat favorable en vue des pourparlers de juin. Que ces images des deux hauts dirigeants du PCC et du KMT en train de se serrer la main en échangeant des amabilités sont impressionnantes ! Combien de rancœurs historiques, combien de souffrances, combien de familles séparées, du fait d’un demi-siècle de luttes et d’affrontements entre ces deux partis ! Aujourd’hui, leurs dirigeants hissent la paix au rang de valeur suprême et affirment vouloir placer les intérêts de leur peuple avant tout.

Une nouvelle génération de dirigeants

Qu’importe le passé ! Laissons aux historiens la tâche de tirer leurs conclusions. La mission d’écrire les futures pages de l’Histoire repose, elle, entre les mains des nouvelles générations. Les dirigeants des deux partis doivent saisir la chance qu’ils ont de permettre aux relations entre les deux rives de progresser sur le chemin de la paix, de la réconciliation et du dialogue, vers une situation de coopération et d’intérêts mutuels. Après que Taïwan vient de connaître l’alternance politique [le Parti progressiste démocratique (DPP), indépendantiste, ayant perdu les élections en faveur du KMT], il y a d’abord eu la rencontre [informelle] entre Vincent Siew [vice-président de Taïwan] et Hu Jintao lors du forum asiatique de Bo’ao [en avril 2008, sur l’île chinoise de Hainan]. Puis les propos du président Ma Ying-jeou dans son discours d’investiture [appelant à la reprise des pourparlers directs entre Taïwan et le continent], ont conduit à cette rencontre entre Wu Poh-hsiung et Hu Jintao. Les autorités politiques de part et d’autre du détroit ont fourni de gros efforts pour passer du stade de tâtonnements à celui d’un dialogue ouvert. Sur le plan rhétorique, chacun a pesé soigneusement ses paroles, bannissant de son vocabulaire toute expression susceptible d’évoquer un sujet sensible ; chacun a soigné les termes employés pour exprimer ses bonnes intentions.

Les efforts linguistiques étaient indispensables à la reprise du dialogue. En effet, sans parler des provocations liées à leur confrontation sur la scène internationale, l’interruption du dialogue et le raidissement entre les deux rives durant une longue période ve­naient en grande partie du cercle vicieux des échanges de piques verbales. Que les deux parties cessent de trouver à redire à chaque déclaration de leur adversaire et fassent preuve d’un bon esprit en s’efforçant de trouver le plus grand dénominateur commun entre eux, et il se forme naturellement un cercle vertueux.

Cette rencontre entre Wu Poh-hsiung et Hu Jintao a également été l’occasion d’aborder franchement la question de la place de Taïwan sur la scène internationale, en particulier celle de sa participation à l’Organisation mondiale de la santé [Taïwan, exclu de fait de toute organisation onusienne depuis l’accession de Pékin à l’ONU, fait campagne depuis des années pour retrouver au moins une représentation à l’OMS]. Jusque-là, seul Taïwan mettait cette question sur le tapis, tandis que Pékin feignait l’indifférence [affirmant représenter Taïwan en vertu du principe que l’île est une province de Chine]. Or, cette fois-ci, c’est Pékin qui a pris l’initiative en affirmant clairement, une fois les négociations commencées, “la possibilité de discuter en priorité de la question de la participation de Taïwan à l’OMS”, et en estimant qu’“il faut faire preuve d’ingéniosité pour trouver des modalités réalisables”. Ces paroles provenant de la bouche même du plus haut dirigeant du PCC, Hu Jintao, il convient naturellement de souligner à quel point elles constituent une avancée.

Avouons-le : par le passé, à force de camper sur leurs positions en s’arc-boutant sur leurs “conditions préalables” [Pékin voulant la reconnaissance du principe d’une seule Chine, Taïwan l’admission du statu quo], les deux parties en étaient arrivés à se noyer dans les détails au point de rendre finalement toute discussion impossible. Dé­sormais, de part et d’autre du détroit, on a semble-t-il appris à laisser provisoirement de côté les polémiques ; chacun est disposé à oublier un peu les divergences pour rechercher les points communs, à permettre que certaines questions favorables aux deux parties “créent des précédents”. Quand se sera accumulé un certain capital de confiance mutuelle, on pourra passer à des sujets plus sensibles et de niveau supérieur. Trouver peu à peu un modèle acceptable par les deux parties ne sera pas difficile dès lors que l’on s’astreindra à conserver une telle attitude “pragmatique”. Oui, les années de lutte entre le KMT et le PCC appartiennent au passé, et les années de propagande politique dirigée vers l’autre rive du détroit doivent également appartenir au passé ! Désormais, pourquoi chacun n’exprimerait-il pas toute son intelligence en se concentrant sur la résolution de ­problèmes concrets ?

Avouons-le : par le passé, à force de camper sur leurs positions en s’arc-boutant sur leurs “conditions préalables” [Pékin voulant la reconnaissance du principe d’une seule Chine, Taïwan l’admission du statu quo], les deux parties en étaient arrivés à se noyer dans les détails au point de rendre finalement toute discussion impossible. Dé­sormais, de part et d’autre du détroit, on a semble-t-il appris à laisser provisoirement de côté les polémiques ; chacun est disposé à oublier un peu les divergences pour rechercher les points communs, à permettre que certaines questions favorables aux deux parties “créent des précédents”. Quand se sera accumulé un certain capital de confiance mutuelle, on pourra passer à des sujets plus sensibles et de niveau supérieur. Trouver peu à peu un modèle acceptable par les deux parties ne sera pas difficile dès lors que l’on s’astreindra à conserver une telle attitude “pragmatique”. Oui, les années de lutte entre le KMT et le PCC appartiennent au passé, et les années de propagande politique dirigée vers l’autre rive du détroit doivent également appartenir au passé ! Désormais, pourquoi chacun n’exprimerait-il pas toute son intelligence en se concentrant sur la résolution de ­problèmes concrets ?

Chungkuo Shihpao - China Times

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Publié le 16 Juin 2008

« Si tu penses à un an, sème une graine. Si tu penses
à dix ans, plante un arbre. Si tu penses à cent ans,
change la conscience de l’homme. »

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Publié le 14 Juin 2008

Neuf distributeurs de médicaments se voient retirer leur licence  pour cause de commerce illégal de produits dopants

Un porte-parole de l'Administration d'Etat de Surveillance et de Contrôle des Aliments et des  Médicaments (AESCAM) a annoncé que neuf distributeurs de  médicaments de la ville d'Anshan de la province du Liaoning (nord- est) se sont vu retirer leur licence pour cause de commerce  illégal de produits dopants. 

     Yan Jiangying a précisé que des officiels de l'AESCAM avaient  envoyé des équipes d'enquête à Beijing et dans les autres villes  organisatrices des JO de 2008 de la partie continentale, soit  Shanghai, Tianjin, Shenyang, Qingdao et Qinhuangdao. 

     Shenzhen, ville en pleine expansion à la lisière de Hong Kong,  fait également l'objet d'une enquête sur des commerces illégaux de produits dopants, a dit Yan. 

     Les enquêteurs ont contrôlé les producteurs et les commerçants  locaux de médicaments et ont signé avec eux des contrats de  responsabilité, afin d'interdire la production et le commerce des  dopants. 

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