Publié le 8 Novembre 2012

01/11/2012 | Aviva Fried (ALC).

Alors que la date d'ouverture du XVIIIè Congrès du PCC approche, la capitale chinoise s'offre une flambée de paranoïa, et des mesures qui frisent le ridicule.

Qui, à Pékin, ne s'est jamais retrouvé dans un taxi où les relents d'ail (entre autres...) rendaient la course difficilement supportable, le seul salut venant de la fenêtre grande ouverte, quitte à geler pendant les mois d'hiver ? Eh bien désormais, il va falloir trouver une autre solution. A compter du 1er novembre, et pour toute la durée du Congrès, les chauffeurs de taxi pékinois ont pour ordre de condamner leurs fenêtres, et de colmater toutes les ouvertures.

Le but : éviter que des "éléments perturbateurs" ne distribuent des tracts subversifs, qui pourraient troubler la bonne ambiance véhiculée par la grand messecommuniste. Parmi les autres instructions données aux chauffeurs de taxi, et rapportées par le China Digital Times : rester sur leurs gardes, à l'affût de passagers armés de balles ou ballons, qui pourraient s'en servir pour faire s'envoler des "messages réactionnaires", inspecter régulièrement leur véhicule pour s'assurer que des petits malins n'y ont pas collé des proclamations tendancieuses et dénoncer immédiatement aux forces de l'ordre toute personne ou information susceptible de perturber l'ordre (avec récompense à la clé, bien sûr !)

Plus de couteaux et de chaînes étrangères

La paranoïa semble donc être à la mode en ce mois de novembre. Déjà, il y a quelques jours, un article du LA Times rapportait d'autres bizarreries liées à l'obsession sécuritaire qui entoure le XVIIIè Congrès : les couteaux sont interdits à la vente dans les supermarchés, les vendeurs de crêpes sont priés de fermer leurs étals de rue, et les clubs de gym n'ont plus le droit de diffuser des chaînes étrangères sur les téléviseurs communs. Les clients sont donc désormais contraints de courir sur les tapis en regardant CCTV. L'avantage : vous avez désormais une bonne excuse pour annuler votre séance de sport.

Et si vous avez l'intention de vous offrir un jouet télécommandé, un conseil, attendez : les vendeurs de jouets ont reçu pour ordre de ficher les clients intéressés par les appareils radiocommandés, voire de suspendre leurs ventes. Il faut dire qu'avec une portée de 5 mètres maximum, les engins pourraient très certainement servir à une attaque massive sur le Palais du peuple...

Durcissement du régime

Autre exemple : le report du marathon de Pékin. Une course qui veut pourtant se donner une stature internationale, mais dont la date a été modifiée sans prévenir, passant du 14 octobre au 4 novembre puis à la fin novembre... Résultat : de nombreux participants ont tout simplement annulé leur venue en Chine, en se jurant bien de ne plus jamais participer à la course.

La paranoïa des autorités chinoises n'a évidemment rien de nouveau, mais elle atteint tout de même, avec ce Congrès, un niveau stratosphérique. Bien sûr, le PCC, secoué par l'affaire Bo Xilai, ne veut aucun accroc dans le processus de succession à sa tête, et a d'ailleurs enrôlé plus d'un millions de volontaires, en plus des forces de police, pour garantir la sécurité. Mais les mesures employées ne sont pas de très bon augure pour les orientations politiques à venir, et ne laissent pas présager d'assouplissement du régime

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Publié le 5 Novembre 2012

 

Surnommée Tante Chou-fleur, la Reine du marché ou encore la Susan Boyle de Shanghai, une vendeuse de poulet qui interprète avec brio des chants chrétiens en anglais est devenue la vedette du moment sur l'Internet chinois. Sa vidéo a été vue plus de 6 millions de fois en 5 jours.

 

Bouchère cantatrice chinoise fait le buzz sur l'Internet chinois
Tante Chou-fleur, ses nattes et son tablier Hello Kitty en pleine interprétation de « Grâce infinie  » sur un marché de Shanghai

Très enjouée, elle promet un chant au client qui lui achète quelques pattes de poulets supplémentaires. C'est ainsi que sans connaitre un seul mot d'anglais elle entonne « Amazing Grace » ou « How Great Thou Art ».

La vidéohttp://v.youku.com/v_show/id_XMTYxNjIxMzEy.html

 

(Lili Tan)

 

 

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Publié le 2 Novembre 2012

Bertrand Mialaret | Mychinesebooks.com

 

Couverture de « Cyber China »

Qiu Xiaolong, écrivain shanghaien émigré aux Etats Unis, publie depuis des années des romans policiers qui sont autant d’analyses fines et captivantes de l’évolution sociale et politique de la Chine actuelle. Lors de son récent passage à Paris, nous avons pu l’interroger son dernier livre, « Cyber China ».

Dans ce roman, Zhou Keng, Directeur de la Commission d’urbanisme de la ville de Shanghai, s’est suicidé dans un hôtel célèbre de la ville, la Villa Moller.

On précise à Chen Cao, notre inspecteur préféré, que Zhou était placé sous « shuanggui », à savoir une détention illégale initiée par le département de contrôle de la discipline du parti. Cette procédure, qui permet d’éviter que des détails compromettants ne soient révélés, et n’est pas du ressort de la police.

Mais Chen Cao intervient comme conseiller spécial et comme haut cadre du parti.

Chasse à l’homme sur le web

Zhou avait subi un véritable lynchage sur internet après une photo le montrant avec un paquet de cigarettes « 95 Majesté Suprême », auparavant la marque du seul Deng Xiaoping, et expliquant qu’il était sain que le marché immobilier, dont la hausse étranglait les candidats propriétaires, ne baisse pas.

Cette intervention des internautes ne suffit pas à résoudre les problème mais cela peut être très efficace et on se souvient du scandale du lait contaminé à la mélamine.

Le « suicide » de Zhou crée un vent de panique dans les haut rangs de la municipalité et génère un nouvel épisode de la lutte politique entre les clans de Shanghai et ceux de Pékin qui eux veulent à tout prix éviter une « bulle » immobilière.

Les autorités demandent à l’inspecteur Chen de conclure à un suicide, mais la mort de son assistant renversé par une voiture, n’est pas un accident…

L’enquête le conduit dans les milieux de la presse, dans les cyber cafés et chez des internautes militants. Le contrôle sur internet, la nécessité de s’identifier dans les cyber cafés, ne permettent néanmoins pas de détecter l’origine de la photo qui a déclenché le scandale et nourri la rumeur sur l’enrichissement de Zhou.

« Sans presse indépendante… internet est donc devenu la seule alternative possible. Un moyen d’expression pour la population ». Mais comme le dit Pierre Haski dans son livre « Internet et la Chine » :

« les technologies ne jouent pas de rôle historique en tant que tel, elles peuvent être une arme pour toutes les parties, et, bien utilisées, peuvent favoriser l’une ou l’autre ».

Un voyage culturel à Shaoxing


Paysage de Shaoxing (Bertrand Mialaret)

L’enquête conduira l’inspecteur Chen à Shaoxing, une fort jolie ville au sud de Shanghai. Ses talents de poète, son goût pour la littérature lui seront encore une fois utile. Shaoxing est la ville natale d’un des plus grands écrivains du 20ème siècle : Lu Xun et l’on peut visiter la magnifique demeure familiale.

Chen nous parle aussi du calligraphe Wang Xizi, de la Préface au Pavillon des Orchidées (dont on a pu voir une copie à l’exposition du musée Guimet sur les « Pierres de Lettrés »), et de la triste histoire du poète Lu You et de sa cousine Tang Wan.

Mais c’est à Shanghai, dans une pièce attenante au bureau de Zhou que Chen trouvera des preuves et comprendra pourquoi il était urgent que Zhou disparaisse alors qu’il pouvait démontrer qu’il n’était pas seul dans le jeu…

Ces pièces à conviction seront transmises discrètement par Chen Cao à un haut dignitaire de Pékin pour qu’il puisse « faire le ménage », mais aussi à une journaliste qui pourrait organiser les fuites sur internet si rien ne se passe…

Le huitième roman de la série de l’inspecteur Chen est d’une excellente cuvée.

L’intrigue est de bonne facture même si ce n’est pas l’essentiel ; le parcours de notre inspecteur à Shanghai et à Shaoxing nous tient en haleine, ses évocations gastronomiques nous font regretter que le restaurant chinois au coin de notre rue soit aussi peu chinois et aussi médiocre… !

Qiu Xiaolong nous fait aussi découvrir des pages superbes de la poésie chinoise et avec talent et sans lourdeur nous ouvre des portes, nous donne envie d’en savoir plus.

On se réjouira également d’apprendre que sa chronique de la « Cité de la poussière rouge », qui fut publiée par « Le Monde » en épisodes et en livre par Liana Levi sera suivie d’un deuxième recueil de nouvelles qui sera publié par le même éditeur.

Quelques questions à l’auteur

Rue89 : Comme dans la plupart de vos livres, les références sont des faits réels…


Qiu Xiaolong (Bertrand Mialaret)

Qiu Xiaolong : Bien sûr, mais je dois ajouter que parfois la réalité dépasse la fiction : je viens d’écrire un article sur l’affaire Bo Xilai (haut cadre du Parti communiste limogé et dont la femme est accusé de plusieurs meurtres, ndlr) mais je suis sûr que si j’avais approché un éditeur avec cette histoire, il m’aurait expliqué que mon intrigue était invraisemblable !

Les marques de cigarette réservées à l’élite du Parti existent bien dans plusieurs provinces où on les appelle « cigarettes de corruption » !

Quant à la corruption immobilière, il y a eu une véritable lutte politique entre le pouvoir central et les principales grandes villes du pays.

Le maire de Shanghai a été démis il y a quelques années pour ces mêmes raisons : souvent près de la moitié des revenus des grandes villes proviennent des terrains qu’elles cèdent aux promoteurs.

Le « boom immobilier » peut être un accélérateur des carrières des principaux dirigeants et dans le livre, le scandale sur internet vient surtout du fait que l’on ne souhaitait pas que les prix de l’immobilier baissent.

Il y a quelques années, des universitaires notamment Américains, considéraient que le développement économique conduirait nécessairement à la démocratie, de même on peut lire que certains pensent qu’internet sera un levier vers la démocratie..

Le développement économique n’a pas conduit à la démocratie, la situation devient même pire et la crise économique en Occident rend les choses plus compliquées. Des officiels chinois expliquent que la Chine progresse fort bien sans crises comme en Occident et …sans démocratie

Néanmoins, les officiels et la population perçoivent clairement l’ampleur des problèmes, qu’il s’agisse des écarts énormes de niveau de vie ou de la corruption. On parle ouvertement de réformes et même le Premier ministre Wen Jiabao souligne qu’elles sont inévitables.

Internet ouvre des possibilités ; tous les médias sont contrôlés et le gouvernement dispose d’outils vis à vis d’internet, qu’il s’agisse du « firewall » (« Grande Muraille de Chine électronique ») ou des listes de mots sensibles par exemple.

Mais le développement des volumes sur internet est explosif et malgré les ressources qu’il y consacre, c’est très difficile pour le gouvernement de contrôler comme dans le passé.

Un jugement sévère sur Confucius :

« croyez-vous qu’une ancienne idole ressuscitée puisse guérir le pays de sa crise idéologique ? »

L’utilisation actuelle de Confucius et les conflits que cela entraîne au sommet est une preuve du vide idéologique que ne remplissent pas les déclarations sur la « société harmonieuse », Wen Jiabao parle d’un « éboulement dans le domaine moral », propos qui furent expurgés quelques jours plus tard..

C’est clair que les relations interpersonnelles sont très différentes de ce qu’elles étaient quand je vivais en Chine. Les gens ne croient plus en rien, il n’y a que l’argent qui compte.

Une belle phrase de la mère de Chen Cao :

« le monde est aussi un peu comme une peinture. Tant qu’on fait partie du tableau, on peut ne pas voir la perspective. Alors que si on en sort, on peut voir des choses qu’on n’avait jamais vues avant. L’illumination ne vient que lorsqu’on ne fait plus partie de rien »...

Le bouddhisme fait partie de ma culture et pendant mon enfance, mes parents m’amenaient au temple et récemment il y a eu les cérémonies d’anniversaire des cent ans de la naissance de mon père décédé il y a longtemps déjà.

Je m’intéresse à la philosophie bouddhiste mais actuellement ce qui domine ce sont les superstitions. On doit donner beaucoup d’argent pour les cérémonies. De plus, on brûlait auparavant du papier monnaie (pour s’assurer que le défunt ne manque de rien dans l’au delà..), maintenant on brûle des maisons et des voitures en papier et même des effigies de concubines !

Vous nous parlez de la jolie ville de Shaoxing où est né le grand écrivain Lu Xun..

J’aime beaucoup l’écrivain mais je n’apprécie pas la manière dont il a été utilisé à des fins politiques par Mao Zedong. Dommage qu’il n’ait pas écrit plus de nouvelles et moins d’essais ; il a animé tant de controverses littéraires dont toutes ne sont pas intéressantes et il pouvait être très dur.

C’est vrai, comme vous le dites, que je suis plus à l’aise en évoquant Shaoxing que Wuxi et le lac Tai dans mon précédant roman. De plus internet me tient à cœur, c’est la manière qu’ont les Chinois de résister.

L’internet est aussi un véhicule important pour la littérature. Les jeunes écrivains publient d’abord sur internet, sur des sites spécialisés où les lecteurs doivent payer des sommes très faibles pour lire les différents épisodes. Quand le nombre de clics est suffisant et que le succès est là, les textes sont publiés en livre.

Pour survivre, les auteurs doivent écrire beaucoup et lutter non seulement contre la piraterie mais aussi contre des publications abusives sur Baidu, le Google Chinois ; il y a même actuellement des difficultés avec Apple.

Je ne suis pas certain que la littérature sur internet permettra de mieux diffuser la littérature chinoise en Occident. La qualité n’est pas toujours suffisante car les auteurs écrivent beaucoup et cela conduirait à des volumes très importants de traduction.

 

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Rédigé par Ecole de Tai Ji Quan Côte basque

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Publié le 30 Octobre 2012

Une équipe de journalistes a réussi à se rendre au Tibet, malgré l'interdiction des autorités chinoises. Un carnet de route pour comprendre l'emprise de Pékin sur sa "province autonome".

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Publié le 27 Octobre 2012

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Publié le 25 Octobre 2012

08/10/2012 | (Rue 89).

Comme toutes les villes chinoises, Guangzhou (Canton), la grande métropole du sud de la Chine, a connu un boom immobilier phénoménal. Et comme dans les autres villes, les puissances financières des gigantesques sociétés immobilières nationales s’arrangent, avec la complicité d’élites locales corrompues, pour rendre les petits propriétaires impuissants devant la saisie des biens qui leur appartiennent pourtant de plein droit. De notre partenaire Rue 89.

Xiancun, un quartier de Canton voué à la démolition (China Mobide)

Le petit village de Xiancun, à Canton, est l’un de ces territoires prisés par les géants du béton. Pressions, menaces, agressions sont devenues le quotidien des propriétaires qui tentent toujours néanmoins de lutter.

Surplombant le village de Xiancun, des gratte-ciels, immeubles de bureaux ou d’appartements de trente étages. Nous sommes à Zhujiang New Town, le quartier le plus dynamique de Guangzhou. Tout y est neuf, tout y est propre, et surtout, les terrains y sont extrêmement chers.

Xiancun, village figé dans le temps

Xiancun, petit village bardé de vieux immeubles, abrite principalement des Cantonais d’origine, ou d’autres Chinois installés ici depuis des années. Le style de vie y est placide et reposé, comme figé dans le temps et renvoyant à la Chine de voilà quelques décennies.

La presse chinoise en parlait en ces termes voilà quelques années :

« Xiancun, un village traditionnel, caché et oublié au beau milieu du CBD [“centralbusiness district”, ndt] de Guangzhou. Sombre, moite, odorant et bruyant, on reconnaît bien là tout ce qui fait les particularités des villages dans la ville.

Bien que nous soyons en plein dans le centre financier, impossible ici de ressentir l’atmosphère du quartier portant tout le potentiel économique futur de la ville. […] En pénétrant dans le village, on y trouve des habitants extrêmement placides. La vie locale y est imperturbablement animée. On ne devinerait pour rien au monde que l’endroit se prépare à être mis en pièces. C’est encore une affaire bien lointaine, pour les résidents. »

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le terrain a été très vite prisé. Comme il l’a été dit, les « villages dans la ville » sont très répandus en Chine, et sont en train de disparaître progressivement pour laisser la place aux gratte-ciel modernes.

Des contrats fantoches

Contrairement à une croyance répandue, il est possible pour des particuliers de posséder des terrains de manière définitive en Chine. Une grande partie des propriétaires de Xiancun possèdent ainsi légalement leur propre terrain.

L’accord concernant les parties communes du village a été ainsi défini que tout projet de modification se devrait d’obtenir l’approbation de 90% des propriétaires du village. Cela rend toute récupération massive relativement complexe, car les villageois sont attachés à leur quartier, et c’est pourquoi le gouvernement a abandonné son propre plan décennal de démolition.

Ce sont finalement de puissants promoteurs immobiliers qui ont su trouver le cadre du village, M. Lu, pour signer des contrats de cessation dont la légitimité est contestable et contestée. Signés unilatéralement contrairement à la règle définie, ils ne sont techniquement pas valables.

Mais les promoteurs sont en réalité parfaitement conscients du caractère fantoche de ces contrats : ce qu’ils recherchent dans l’affaire, c’est obtenir l’accord et le soutien des autorités locales pour la suite des événements.

Leur but est de récupérer des terrains constructibles le plus rapidement possible, et au coût le plus bas possible. Ceux qui en payent le prix seront, dans l’idéal, les petits propriétaires, soit la partie la plus désarmée de l’équilibre de force subtil qui se met en place.

Les promoteurs usent d’abord de diplomatie...

Les promoteurs ont un but simple : récupérer les terrains et détruire ce qui y existe le plus rapidement possible, pour reconstruire et revendre.

Xiancun n’est pas le premier, et ne sera pas le dernier quartier à subir un teltraitement. Les démolitions forcées sont chose commune en Chine. Les méthodes employées sont diverses, variées, et dépendent principalement de l’imagination et des moyens à disposition.

Pour le cas de Xiancun, il n’est pas exagéré de dire que ces moyens ne manquent pas, et que la stratégie d’expulsion à moyen-long terme s’appuie sur un très vaste, et très puissant réseau.

Pour parvenir aux fins souhaitées, les promoteurs usent aux prémices de diplomatie pour tenter de convaincre les propriétaires de céder leur terrain, et de partir. Descompensations sont présentées, le plus souvent via diverses propositions de relogement, dont les conditions sont bien plus modestes que la valeur réelle des terrains (habitats de piètre qualité, construits dans des banlieues isolées, etc.).

Si beaucoup n’entendent pas accepter ces compensations, une partie préfère néanmoins s’en tenir là, et signer. Soit par anticipation des problèmes futurs, soit par attrait de gains rapides, ou désintérêt pour la cause. Pour le cas de Xiancun, des relogements en banlieues, accompagnés de « primes » de 10 000 yuans (1 200 euros) ont été proposés dans une grande partie partie des cas.

Un nombre significatif des ex-habitants de Xiancun faisaient partie du gouvernement, et/ou avaient des relations directes avec le cadre du village. Ces derniers ont été relogés dans de bien meilleures conditions que leurs voisins « sans guanxi ».

Pour ceux qui ont refusé de signer à ce stade, la tempête commence.

Pressions psychologiques et physiques

Nous sommes en 2010, et c’est à ce moment-là un véritable siège qui se met en place. Les villageois passent de citoyens à « Dingzi hu », des « têtes de clous », comme désigne la presse ces propriétaires refusant de soumettre leur propriété à l’avidité des agents immobiliers.

Les pressions qui vont être exercées seront à la fois psychologiques, et physiques. Les mafias vont remplacer les négociateurs.

2012. Médiatiquement, Xiancun n’existe déjà plus. Le moteur de recherche Baidu (le Google chinois) a été nettoyé de toute référence à son histoire récente. Seuls subsistent des histoires ou quelques reportages datant d’avant les faits.

En utilisant Google, on peut bien trouver quelques articles de médias hongkongais et taiwanais, mais Google est déjà largement muselé en Chine. Les habitants du village n’ont à ce stade plus aucune opportunité de se faire entendre.

Une lettre ouverte d’un habitant de Xiancun aux autorités comme celle-ci n’a aucun écho médiatique :

« Plus de 3 000 habitants de Xiancun ont signé la pétition demandant le renvoi de M. Lu Suigeng. Pendant plus de trente années passées à la tête du village, M. Lu a géré les affaires de manière clanique et corrompue, allant à l’encontre de l’intérêt des habitants, et de l’intérêt général.

De nombreuses propriétés appartenant à la collectivité ont été ainsi cédées à des prix dérisoires.

Dans le but de protéger leurs intérêts devant la loi, les habitants de Xiancun ontentrepris de se rassembler et demander audience devant diverses institutions locales, municipales, provinciales, sans qu’il ne soit jamais donné suite.

Chaque jour, des manifestations ont eu lieu à Zhujiang New Town, sur l’avenue Huangpu, jusque devant les portes de la direction du village. Des sit-in pacifiques ont été organisés sur les chantiers.

Une année durant, aucun bureau, aucune administration ne s’est occupée de nous. Aucun média sur aucun support n’a délivré le moindre exposé de la situation, tous ont été verrouillés et réduits au silence.

Plus d’une quarantaine des habitants ont été détenus illégalement par la police du quartier de Tianhe pour avoir protesté. »

Des gardes harcèlent les journalistes

Le quartier est progressivement bouclé, entouré de murs en béton, et des gardiens font leur apparition aux entrées. Ils n’ont aucun statut légal, ce sont des hommes de main employés par la mafia. Leur rôle est jusqu’à aujourd’hui, de surveiller les entrées et sorties, et prévenir les « anomalies ».

Chaque nouvelle tête entrant dans le quartier est une anomalie, surveillée et suivie. Chaque éventuel journaliste est une anomalie, suivi et harcelé, son matériel confisqué par la force. Les étrangers sont des anomalies, suivis de plus près encore, jusqu’à leur sortie.

Si le séjour est trop long, c’est la police régulière qui est appelée pour procéder à un contrôle d’identité. Le message à faire passer : rester à Xiancun, c’est s’exposer à des problèmes.

 

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Xiancun de nuit
China Mobide

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Publié le 23 Octobre 2012

Marée humaine à la Grande muraille

Le cliché de vacances s'est propagé de manière virale sur les réseaux sociaux chinois: un internaute venu de l'île de Hainan, dans le sud du pays, s'est pris en photo sur la Grande muraille, à Badaling, près de Pékin, avec, derrière lui, une foule de touristes, mercredi 3 octobre, jour où la fréquentation a battu un record: plus de 80 000 visiteurs, selon les médias chinois.

Pour cette semaine de vacances à l'occasion de la fête nationale chinoise, les internautes ont inondé les réseaux de leurs photos de sites touristiques bondés avec le hashtag #到景区看人海# (aller dans des lieux touristiques et voir la foule, littéralement "mer de gens" en chinois) . Trouver des endroits isolés en temps de congés au pays le plus peuplé du monde est une gageure...

Une jeune femme de Chengdu a pourtant trouvé un lieu de quiétude près des montagnes Siguniang, dans la région tibétaine du Sichuan, dans le sud-ouest du pays: "Le plus réjouissant, c'est qu'il n'y avait pas de foule, pas d'embouteillage", se réjouit-elle, photo à l'appui.

François Bougon - Le Monde

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Publié le 22 Octobre 2012

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Publié le 20 Octobre 2012

 Aviva Fried ( Aujourd'hui la Chine ).

Nestlé a racheté, il y a quelques mois, la division de nutrition infantile de l'Américain Pfizer, pour plus de 10 milliards d'euros. Nestlé veut ainsi profiter de l'implantation de Pfizer sur le marché chinois du lait pour bébé. Un marché qui représente une mine d'or, particulièrement pour les producteurs étrangers. Reportage vidéo.

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Publié le 17 Octobre 2012

L’automne

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alaune 1012 automne

Chen Dehong, Automne, 2011

Avec le printemps, avènement de l’année nouvelle, l’automne est l’autre saison emblématique de la tradition chinoise. L’association des deux termes « Printemps et Automnes » est, dans les livres anciens, synonyme d’« année » ; elle désigne aussi une période de l’Antiquité, allant de 770 à 476 avant Jésus-Christ. L’automne, la plus belle des saisons dans la Chine du Nord, est omniprésent dans la poésie classique. Il accueille la Fête de la mi-automne, ou Fête de la lune, le 15 du huitième mois lunaire : en ce jour de pleine lune, symbole du rassemblement de la famille et des amis, la tradition veut que l’on monte sur un promontoire pour y contempler la lune, déclamer des poèmes et goûter aux gâteaux de lune, un verre d’alcool à la main.

Caractères

Ordre des traits

alaune 1012 traits

La clé des signes

Le sinogramme 秋 est composé de la céréale et du feu, évoquant les céréales couleur de feu à l’époque où elles arrivent à maturité. Associé à la clé du cœur 愁, il signifie la mélancolie.

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